Soutenir l’écriture d’une thèse en psychopathologie et psychologie clinique
Célia Cristia a découvert les soins palliatifs grâce à un poste de psychologue dans l’Équipe Mobile de Soins Palliatifs de Régis Aubry à Besançon. Dans ces équipes mobiles, l’accompagnement ne s’adresse pas directement aux patients mais aux professionnels qui rencontrent des difficultés dans leur travail auprès des patients et/ou des familles. Ce qui l’a intéressée, c’est le travail d’aide à la réflexion dans des équipes pluridisciplinaires. Quelques années plus tard, suite à une année de DU d’éthique, elle a obtenu un Contrat Doctoral Unique afin de poursuivre un travail de recherche sur sa pratique en soins palliatifs.
Le lieu des Unités de Soins Palliatifs, dans lequel s’est déroulée sa recherche, accueillent des patients en fin de vie avec, parfois, des décisions de Limitation ou d’Arrêt des Traitements Actifs (LATA) qui demandent une concertation collégiale avec participation du patient et/ou de la famille ou de la personne de confiance. Dans certains cas, les professionnels peuvent être amenés à prendre des décisions à la place du patient empêché par la maladie de la prendre lui-même.
Le travail de recherche de Célia Cristia, sous la direction de Régis Aubry (chef du service de soins palliatifs au CHU de Besançon) et Jean-Marc Talpin (psychologue spécialiste de la personne âgée au Centre de Recherche en Psychopathologie et Psychologie Clinique, Université Lyon 2), a porté sur l’analyse de ces décisions et c’est le sujet de sa thèse de doctorat de Psychopathologie et Psychologie clinique soutenue le 15 janvier 2021 et intitulée : « Intentions et processus psychiques dans les prises de décisions à la place d’autrui – Étude menée auprès de professionnelles de soins palliatifs. »
Ce projet de recherche a pour objectif de questionner la complexité de la place des professionnels de soins palliatifs lorsqu’ils sont amenés à prendre des décisions à la place de leurs patients, notamment au cours de décisions convoquant le principe du double-effet (mise en place de Limitation/Arrêt des Traitements Actifs – LATA – ou de sédation profonde et continue jusqu’au décès).
La méthodologie utilisée était celle de l’observation de terrain auprès des professionnels de deux Unités de Soins Palliatifs (USP) ainsi que la conduite d’entretiens auprès des professionnels volontaires. L’analyse de ces entretiens a permis de mieux comprendre les mécanismes psychologiques inconscients qui sous-tendent les décisions prises.
Pour ce doctorat, outre son contrat doctoral ministériel distribué par l’Université Lyon 2, Célia a bénéficié d’une bourse de la Fondation Après-Tout pour sa dernière année de doctorat (2019-2020) pour participer aux frais que sa recherche a engendrés.
Célia continue de communiquer sur son travail de thèse lors de conférences, en produisant des écrits scientifiques et aussi en travaillant auprès de professionnels en Analyse des Pratiques Professionnelles. Parallèlement, son expérience de thèse lui a apporté la conviction que l’expérience du doctorat méritait en elle-même une attention singulière. Après avoir éprouvé et constaté autour d’elle la souffrance voire la détresse des doctorants (problèmes financiers, y compris pour ceux qui ont un travail rémunéré, absence de cadre de travail, isolement, difficultés relationnelles avec leur directeur de thèse…), elle a décidé de mobiliser ses compétences nouvelles au service de cette population vulnérable et oubliée au sein de l’université.
Célia Cristia travaille actuellement avec une administratrice de l’Université Lyon 2 sur des rencontres de groupes à proposer aux doctorants pour les aider dans leur parcours de thèse.
