Catégorie : Judiciaire

Intéressante journée de rencontres « prison-justice »

Intéressante journée de rencontres « prison-justice »

Soutenu par la Fondation Après-Tout, l’Observatoire International des Prisons organisait le 16 mars 2024 à Lyon un temps de rencontre autour de quatre ateliers thématiques et d’une table-ronde sur « Les impacts des faits-divers et de l’actualité sur les politiques pénales et les magistrats ».

Les participants nombreux purent ainsi réfléchir à « pourquoi faut-il autoriser internet en prison ? », avoir un premier bilan des dernières réformes de la justice et répondre à la question de la paternité en prison et du comment maintenir les liens entre le père en détention et son enfant.

En effet plus de quatre personnes détenues sur dix sont des pères de famille, comme l’explique le dossier « « Ils grandissent loin de moi » : être père en prison » du n°121 – décembre 2023 de la revue DEDANS DEHORS. L’Administration pénitentiaire a ainsi édité un guide pour l’accueil des familles et en particuliers pour la prise en charge des enfants

 

Avec Thibault Ducloux, sociologue, auteur de l’ouvrage : Illuminations carcérales : comment la vie en prison produit du religieux (Labor et Fides, 2023, 288 pages, 22 euros), les participants purent découvrir des itinéraires de vie singulier. En effet, dans les années 2010, l’auteur a accompagné minutieusement un corpus de personnes détenues dans la maison d’arrêt de Lyon-Corbas, non religieux, et de tous les âges et profils. Il en a tiré une thèse soutenue à l’EHESS en 2018.

Pendant cet atelier, Thibault Ducloux a mis en évidence les processus affectant les individus et les mécanismes communs amenant certains à « trouver Dieu », et conduisant d’autres à la folie ou au suicide. Il en ressortait une fresque humaine où les affects et les comportements religieux s’imposent en symptômes d’une institution contemporaine qui confronte ses « usagers » à leur propre mort sociale.

Dans une longue interview au Monde des religions parue le 19 novembre 2023, le sociologue montre que « l’illumination » intervient comme une réponse à l’effondrement intérieur provoqué par la déculturation carcérale. Ainsi le religieux se manifeste quand les détenus sont au plus mal, ajoutant à leur désarroi des peurs de nature religieuse. Mais dans le monde très évolutif de la prison, la religion peut ensuite être abandonnée lorsqu’elle ne constitue plus la ressource adéquate pour faire face l’aujourd’hui. 

Ce fut donc au cours de cet après-midi de mars une rencontre intéressante, donnant envie d’en savoir plus en lisant l’ouvrage paru récemment.

Un défi pour les mondes judiciaire et pénitentiaire : la surpopulation carcérale atteint un niveau sans précédent en France en novembre 2023

Un défi pour les mondes judiciaire et pénitentiaire : la surpopulation carcérale atteint un niveau sans précédent en France en novembre 2023

Avec 75.130 personnes incarcérées au 1er novembre 2023, la surpopulation des prisons française a atteint un niveau sans précédent, selon les données publiées par le ministère de la justice sur son site Internet : Statistique des établissements et des personnes écrouées en France.

Il s’agit du nombre le plus élevé jamais enregistré, selon les statistiques de l’administration pénitentiaire. A la même date, les capacités des prisons françaises étaient de 60.975 détenus. La densité carcérale globale s’établit à 123,2 %, soit 3,2 % de plus qu’il y a un an.

Dans les maisons d’arrêt, où sont incarcérés les détenus en attente de jugement, donc présumés innocents, et ceux condamnés à de courtes peines, le taux d’occupation est de 147,6 %. Il atteint ou dépasse même les 200 % dans dix établissements.

En raison de cette surpopulation, 2.668 détenus sont contraints de dormir sur un matelas posé à même le sol. Ils étaient 2.225 dans ce cas il y a un an.

Au total, 90.817 personnes étaient placées sous écrou au 1er novembre 2023. Parmi elles, on compte 15.687 personnes non détenues faisant l’objet d’un placement sous surveillance électronique ou d’un placement à l’extérieur.

Le nombre de femmes écrouées (2.499), qui représentent 3,7 % de la population carcérale, et de mineurs (720, soit 0,9 %) reste quasi stable.

Tout au long de 2024, la Fondation Après-Tout va rélféchir à de nouveaux partenariats et à de nouvelles actions de soutien auprès des professionnels désireux de « prendre soin » de la justice, de la réinsertion sociale et des personnes impliquées dans les secteurs sanitaire, éducatif et culturel, pour favoriser un mieux-être de nos contemporains.

En 2023, la Fondation fut présente à…

En 2023, la Fondation fut présente à…

Tout au long de ce premier semestre 2023, la Fondation s’est impliquée dans plusieurs événements de la région Auvergne-Rhône-Alpes…

3 avril : Signature de la Nouvelle Charte des 1000

Toute entreprise signataire de la « Charte des 1000 » est accompagnée dans la réalisation des actions par un Chargé de Liaison Entreprises Emploi (CLEE) qui a pour mission de :

• Promouvoir l’offre de services des acteurs de l’emploi et de l’insertion auprès des entreprises

• Apporter de la lisibilité aux entreprises sur les sujets insertion et emploi • Proposer un service d’aide au recrutement aux entreprises du territoire ayant des besoins accessibles aux publics en insertion

 • Mobiliser les entreprises pour la construction de parcours d’insertion complets et innovants. Les parcours pourront faire appel aux différentes formes de partenariat envisageables avec les entreprises (information sur les métiers, visites, stages, mises en situation professionnelle, missions, préparation au poste, lien avec la formation professionnelle, …)

• Mobiliser le réseau des acteurs de l’insertion et de l’emploi sur les actions proposées, en lien avec le Coordinateur Emploi Insertion (CEI)

• Animer la dynamique territoriale des entreprises en lien avec les Développeurs Économiques de la Métropole de Lyon.

25 mai : Village des métiers du « prendre soin » 

La Maison métropolitaine de l’insertion et de l’emploi (MMIE,) le CIBC Rhône (prestataire dans le champ des parcours professionnels et des bilans de compétences) , Transitions Pro Auvergne Rhône-Alpes (association dont les missions sont attribuées par l’Etat) ainsi que leurs partenaires ont organisé, le 25 mai 2023 à l’Hôtel de Ville de Lyon, la deuxième édition du « Salon de l’évolution et de la transition« .

Cet événement avait pour objectif de faire découvrir les métiers porteurs et d’aider à mieux comprendre tous les dispositifs d’évolution professionnelle disponibles sur le territoire. 

Ont participé à ce salon les grands acteurs de l’accompagnement et de l’orientation professionnelle : organismes de formations, conseillers en évolution professionnelle, consultants bilan de compétences, conseillers création, financeurs publics et privés, etc.

Plusieurs cycles de conférences et des ateliers de développement personnel ont été organisés sur la journée.

La Fondation Après-Tout, comme suite à sa signature de la Charte des 1000,  a participé à ce Salon au sein d’un  Village du Prendre Soin aux côtés d’autres acteurs professionnels du secteur médico-social, de la dépendance et de l’aide à domicile : ADAPEI 69, Compagnie de Louis, Clinique du Parc, IF2M, EHPAD La Rotonde, Main tenir, etc.

Le Village du prendre soin a accueilli un table ronde sur le thème : « Mythes et réalités des métiers du prendre soin » ainsi que le témoignage de trois personnes ayant changé de vie en intégrant cette filière professionnelle.

29 juin – 2 juillet : Concertina

La Fondation Après-Tout a participé à la 3ème édition des Rencontres estivales Concertina d’une durée de trois jours autour des enfermements (prison, rétention administrative, garde-à-vue, hospitalisation psychiatrique sous contrainte…) sur le thème Silences ! 

Ces Rencontres estivales d’une durée de trois jours autour des enfermements (prison, rétention administrative, garde-à-vue, hospitalisation psychiatrique sous contrainte…) sont faites de conférences, projections de films, plateaux radio en direct, installations plastique et photographique, concerts, conférences gesticulées, spectacles de rue, création graphique, ateliers, déambulations guidées, blog, cantina et bal populaire.
Hommes, femmes, citoyens, militants, avocats, historiens, anthropologues, sociologues, géographes, architectes, proches de prisonniers, statisticiens, travailleurs sociaux, magistrats, philosophes, graphistes, anciens détenus, documentaristes, aumônier, médecins, réalisateurs, psychologues, photographes, metteurs en scène, journalistes, élus, enseignants, écrivains, chercheurs, artistes, et bien d’autres, se retrouvent dans un cadre convivial.

C’est un rendez-vous annuel pluridisciplinaire dans un espace joyeux où se retrouvent toutes ces personnes désireuses de partager avec les habitants d’un territoire, ce qui les mobilise à Saint-Julien-Molin-Molette, à Paris, à Dieulefit, à Bourdeaux, à Lyon, à Grignan, à Bruxelles, à Genève, à Rome et ailleurs…

De l’édition 2023 à l’édition 2024…

De l’édition 2023 à l’édition 2024…

La Fondation Après-Tout a participé à la 3ème édition des Rencontres estivales d’une durée de trois jours autour des enfermements (prison, rétention administrative, garde-à-vue, hospitalisation psychiatrique sous contrainte…) sur le thème Silences ! 

Elle vous donne rendez-vous à la 4ème édition quise tiendra les vendredi 28, samedi 29 et dimanche 30 juin 2024 à Dieulefit sur le thème :

car toutes les marges racontent une histoire. Sentiment ici exaltant de sortir du troupeau, là douloureux d’être laissé pour compte. Désirs contraires d’être dedans et dehors, pareil et différent… 
C’est ce beau terme de Marges que Concertina se proposera d’explorer pour son édition 2024. Vous êtes invité·es sans attendre, du 1er septembre au 30 novembre 2023, à soumettre toute proposition d’événement, académique ou artistique, à [email protected].

Sachez que l’édition 2023 a été marquée d’une résence cumulée de plus de 3.300 personnes sur l’ensemble des événements proposés, soit près de 850 participants sur les trois jours. Plus de 90 intervenants, plus de 45 foyers du territoire pour les accueillir, plus de 60 bénévoles. 

Pour toutes informations : Concertina Rencontres – Rencontres estivales autour des enfermements (concertina-rencontres.fr)

Covid-19 : la Fondation Après-Tout agit

Covid-19 : la Fondation Après-Tout agit

Aider les professionnels au service de l’humain maintenant et dans la durée

Depuis douze ans, la Fondation Après-Tout s’est donnée pour raison d’être d’accompagner les professionnels au service de l’humain, c’est-à-dire les professionnels de la santé, du social, du pénitentiaire et du judiciaire.

Aujourd’hui, ces professionnels vivent des moments extrêmement difficiles, stressants, fatigants, engageants. Souvent, ils doivent faire face à des situations inédites, auxquelles ils sont parfois peu ou mal préparés.

Dans le contexte de pandémie qui est le nôtre aujourd’hui, la Fondation Après-Tout a décidé d’engager, pour maintenant mais aussi pour demain, des moyens importants dans l’accompagnement de ces professionnels. Cet engagement se concrétise par le soutien financier de projets visant à écouter, assister, aider sur un plan psychologique les soignants, les acteurs du médico-social, tous les professionnels du pénitentiaire et du judiciaire, qui peuvent être durablement meurtris par les événements qu’ils vivent aujourd’hui.

Ainsi, la Fondation Après-Tout est à l’écoute de tous les projets qui vont dans cette direction. Les associations ou celles et ceux qui œuvrent dans cette perspective peuvent nous contacter dès maintenant :

[email protected]

Penser la société que nous voulons pour demain

Depuis douze ans aussi, la Fondation Après-Tout essaye d’apporter sa contribution à l’éclosion d’une société plus humaine.

La pandémie à laquelle notre société doit faire face est un extraordinaire révélateur de nos faiblesses, de nos vulnérabilités, de nos fragilités. Elle créée la nécessité de nous interroger sur l’après. Elle ouvre la voie à une nécessaire réflexion sur la société que nous voulons pour demain.

Une société dont les priorités seraient réorientées !

Dans cet esprit, la Fondation Après-Tout souhaite être un acteur de ces réflexions en soutenant des initiatives qui pourraient aider à une réflexion éthique et en apportant, au travers de conférences et de débats, que nous pourrons organiser après le déconfinement, sa pierre à l’édifice.

Si vous avez des idées, contactez-nous dès maintenant :

[email protected]

Aidez la Fondation Après-Tout !

Contribuez à la réalisation de ses actions !

Vos dons lui sont plus que jamais nécessaires !

Nous savons pouvoir compter sur vous !

Vous le savez, la Fondation Après-Tout attache une attention particulière à la limitation de ses frais de fonctionnement. Ainsi, les sommes que la Fondation recevra dans les mois qui viennent seront exclusivement et intégralement dédiées à ces actions.

N.B : Vous pouvez maintenant faire directement

votre don en ligne

L’actuelle crise sanitaire pourrait-elle avoir aussi du bon ?

L’actuelle crise sanitaire pourrait-elle avoir aussi du bon ?

La question de la surpopulation carcérale traditionnellement soulevée en France, vécue comme une fatalité vient de vivre une évolution surprenante.

Pensez-donc : le 9 Avril la Garde des Sceaux [1] a pu annoncer  que les prisons ne comptaient plus que 61.100 détenus soit 11.500 de moins qu’un mois avant ! Et ce nouveau chiffrage est égal au nombre de places théoriquement disponible. Du jamais vu depuis bien longtemps !

Bien sûr, ces données recouvrent des situations différenciées selon les établissements ; certains sont toujours en sureffectifs et l’objectif d’un encellulement individuel reste hors de portée la plupart du temps. Ceci alors même que la France vient d’être condamnée en janvier 2020 par la Cour Européenne des Droits de l’Homme pour traitements inhumains et dégradants.

Ce désengorgement aura permis, déjà, du moins à ce jour, de contribuer à éviter une diffusion incontrôlée de la pandémie au sein du milieu carcéral, avec – il faut le rappeler malheureusement  – la décision de suppression provisoire des parloirs.

Alors comment un tel résultat a-t-il pu être obtenu ? Plusieurs facteurs ont joué et l’article du quotidien LE MONDE du 29 avril 2020 : « Cette crise nous apprend que la surpopulation carcérale n’est pas une fatalité » : 11 500 détenus de moins en six semaines… et après ? y revient : des mesures volontaristes prises par le Ministère de la Justice favorisant la sortie anticipée de détenus arrivés en fin de peine, un ralentissement de l’activité des juridictions lié aux suites de la crise sanitaire en cours, de même qu’une baisse importante des actes de délinquance du fait des mesures de confinement.

Comme on le voit dans l’article du MONDE, si cet évènement est salué par différents partenaires [2] et responsables, et s’ils s’accordent à souhaiter qu’il ne soit pas éphémère, les positions sont diverses quant à la probabilité de le voir se confirmer dans le temps, et notamment à l’issue du déconfinement, et sur les moyens d’y parvenir.


[1] Mesures pénitentaires au 9 avril 2020. Communiqué de presse Nicole Belloubet, garde des sceaux, ministre de la justice (téléchargeable)

[2] Baisse de la population carcérale : « On est sur un moment unique dont il faut profiter », par Flavie Rault sur France Inter

Lire l’article du quotidien LE MONDE

COVID-19 : soutien psychologique et spirituel auprès de tous

COVID-19 : soutien psychologique et spirituel auprès de tous

Lors de l’audioconférence réunissant les représentants des cultes en France avec Emmanuel Macron le 23 mars 2020, l’idée de mettre en place « des plateformes téléphoniques d’écoutes psychologiques et spirituelles » a été accueillie favorablement au sommet de l’Etat. Mais l’exécutif craignait que la mise en place d’un nouveau numéro vert dédié à l’accompagnement spirituel puisse impacter la visibilité du numéro national d’information (le 0 800 130 000).

Aussi l’Etat a décidé d’intégrer dans les services du numéro national la possibilité pour chaque personne d’être redirigée vers une plateforme gérée par le culte de son choix dès lors qu’elle existe. Cela n’empêche pas pour autant chaque religion de communiquer une ligne directe auprès de leurs fidèles tant qu’elle ne se substitue pas au numéro national pour des informations d’ordre générale liées au Covid-19.

Ainsi, à ce jour, six cultes ont lancé leur plate-forme :

et plus précisément :
L’ensemble des associations juives a mis en place une plateforme d’écoute téléphonique gratuite pour les professionnels et le public. Cette plateforme est complémentaire des initiatives qui existent à l’échelle nationale.
Face à la crise sanitaire causée par l’épidémie du Covid-19 en France, le Conseil français du culte musulman (CFCM) a lancé, dès le lundi 30 mars, une permanence téléphonique accessible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 afin de permettre aux malades du coronavirus et à leurs proches de confession musulmane de bénéficier d’une assistance psychologique et spirituelle, avec le concours étroit de l’aumônerie musulmane hospitalière.
Tel : 01 45 23 81 39 (Ligne directe)
Mail de contact : [email protected]
L’Eglise catholique, quant à elle, a mis en place une ligne spéciale, réservée aux malades du coronavirus et à leurs proches pour pouvoir bénéficier d’une écoute attentive et d’une assistance psychologique et spirituelle. Les plages horaires vont de 8h à 22h, sept jours sur sept.
Les numéros verts habituels au service de la population pour des situations d’urgence restent toujours actifs et utilisables sept jours sur sept.

Des associations et aumôneries agissent en prison

Des associations et aumôneries agissent en prison

Des associations

Ainsi, si l’Education nationale assure des cours à l’intérieur de la prison, des cours sont aussi dispensés par deux associations : AUXILIA et le GENEPI.

AUXILIA donne des cours par correspondance, mais aussi sur place. Une trentaine de personnes bénéficient des cours, en individuel ou en petit groupe ; une soixantaine de personnes bénéficient des cours par correspondance. Les niveaux sont très variés : de l’illettrisme à la préparation d’examens.

Le joli nom de GENEPI a été choisi pour sa symbolique : petite fleur qui pousse en milieu hostile. C’est aussi un sigle : groupement étudiant national d’enseignement pour les personnes incarcérées. Le GENEPI donne des cours de tous niveaux. Il anime des activités socioculturelles : arts plastiques, musique, ciné-débat. Il est investi également dans l’information et la sensibilisation du public, et notamment en collèges et lycées. Le GENEPI mène une réflexion permanente sur le système pénal et judiciaire.

Les besoins culturels sont aussi assurés par l’ASSEMALC (association socio-éducative de la Maison d’Arrêt de Lyon Corbas). Elle anime et co-finance des activités gérées par ses propres bénévoles : ateliers d’informatique, écrivain public, activités de couture, tricot, dessin, contes. Elle co-anime et co-finance des activités gérées par le SPIP : bibliothèques, canal vidéo interne, et aussi des manifestations de musique, théâtre, concerts, expressions corporelles. Elle a organisé le concours de dessins et poésies.

La CROIX ROUGE qui a de vastes champs d’intervention, nationalement et internationalement, a le souci de l’amélioration des conditions de détention, en particulier des plus démunies. Elle participe aux actions de l’association socio-éducative. Elle peut proposer aussi des actions qui lui sont spécifiques, comme une formation aux premiers secours, ou des prises en charge financières ponctuelles

Les personnes détenues peuvent être aussi des parents… Pour certains, leurs enfants viennent les voir dans le cadre du parloir familles, avec l’autre parent. Pour d’autres, la situation est plus délicate : situation de conflit entre les parents, divorce, enfants placés, par exemple. Le REP, relais enfants-parents, accompagne des enfants qui viennent voir leur père ou leur mère incarcérée, pour permettre que cette visite puisse se faire et se faire dans de bonnes conditions pour l’enfant et son parent. Le REP prend l’enfant en charge dans son lieu de vie, l’accompagne à la prison, est présent durant la visite, et réaccompagne l’enfant dans son lieu de vie.

Parmi les personnes détenues, un certain nombre sont de nationalité étrangère. La CIMADE, mouvement de solidarité avec les étrangers, pour la défense de leurs droits, les rencontre. Celles-ci, en effet, ont des problèmes particuliers, en tant qu’étrangers : renouvellement de leur titre de séjour, si elles étaient en situation régulière ; recours éventuels contre des mesures de renvoi : une personne en situation régulière peut faire l’objet d’une mesure de renvoi, en plus de sa peine de prison ; c’est ce qu’on a appelé la double peine.

Sont en prison aussi des personnes « sans papier »…c’est à dire sans titre de séjour, et en général, sans papier non plus de leur pays d’origine. Elles peuvent être en France depuis de nombreuses années, ou venir seulement d’arriver.

Certaines personnes étrangères sont incarcérées, en effet, pour des délits n’ayant trait qu’au droit au séjour : (absence de titre de séjour, cumulée avec une absence de document d’identité, ou bien utilisation de faux passeport, ou faux titre de séjour).

Pour les unes comme pour les autres, il s’agit, au regard de la situation précise de la personne, de l’informer des droits qu’elle a, ou n’a pas, de rester sur le territoire français, et de l’aider dans les démarches juridiques qu’elle souhaite faire ; renouvellement de titre, recours contre des mesures de renvoi, demande d’asile, ou aide au retour dans son pays….

Les personnes détenues le sont pour un temps donné. Des associations se préoccupent plus précisément de leur sortie.

Ainsi, COMPANIO rencontre les personnes détenues dans les deux mois qui précèdent leur sortie, afin de leur proposer un soutien et un accompagnement, dans les efforts qu’elles auront à faire pour trouver ou retrouver une place dans la société. Il s’agit d’un accompagnement individuel, sans limitation de durée, destiné à venir en aide aux personnes quand elles sortent de prison. Dans les difficultés qu’elles rencontrent alors (logement, travail, santé etc.) COMPANIO joue un rôle d’interface entre la personne accompagnée et les divers partenaires susceptibles de se mobiliser.

La FNARS intervient pour la sortie. Elle est une fédération qui regroupe notamment tous les CHRS (centre d’hébergement et de réadaptation sociale) qui ont vocation à aider à la réinsertion des personnes en difficulté sociale. Dès leur origine, les CHRS ont accueilli des sortants de prison. Ils accueillent aussi des personnes en aménagement de peine : PSE (placement sous surveillance électronique) et des personnes en placement extérieur.

Durant le temps de l’incarcération, les personnes détenues ont besoin de relations, d’échanges, pour vivre leur quotidien et préparer l’après prison. L’ANVP, association nationale des visiteurs de prison, contribue à répondre à ce besoin. 45 visiteurs, à Corbas, rencontrent régulièrement, chacun, en moyenne, 2 personnes détenues, à leur demande. Ces rencontres n’ont pas d’autre but, que d’être une rencontre. Une possibilité pour la personne détenue de pourvoir parler, être écoutée, faire des projets, avoir une relation suivie avec quelqu’un du dehors et maintenir ainsi un lien social.

Ce maintien de liens se fait aussi par courrier, avec le SECOURS CATHOLIQUE. Une de ses activités s’intitule en effet « amitié courrier » : une cinquantaine de bénévoles correspond régulièrement avec une centaine de personnes détenues.

Le SECOURS CATHOLIQUE apporte aussi un soutien financier, par le biais de la commission indigence. Ainsi, 80 à 90 personnes détenues, sans ressources, reçoivent 25 euros par mois. Cela leur permet d’avoir un minimum pour cantiner, des produits d’hygiène, ou alimentaires ou vestimentaires, sans subir les pressions d’autres personnes détenues.

Sont aussi membres du GLCP, les aumôneries qui assurent un rôle important, non seulement au niveau de la pratique religieuse, mais aussi dans le besoin de relations des personnes détenues.

Les aumôneries

Les Aumôneries : quatre aumôneries interviennent à Corbas, catholique, protestante, musulmane et israélite, sachant que pour cette dernière il y a un rabbin référent, qui vient au parloir avocat sur rendez-vous. L’aumônerie musulmane est assurée régulièrement chez les femmes par une aumônière. Un imam vient chez les hommes, mais pour le moment, il y a un déficit de présence par rapport aux besoins. Pour les aumôneries catholique et protestante, ce sont des équipes : prêtres, pasteurs, laïcs hommes et femmes (entre 15 et 20 personnes). Ces équipes assurent le culte, des rencontres bibliques, du chant choral, pour les chrétiens. Elles animent en commun des groupes de parole, ouverts à toutes les personnes détenues.

Les aumôniers ont aussi la particularité d’avoir accès aux personnes détenues dans leurs cellules. Ils assurent ainsi un grand nombre de visites en cellules ; à tous ceux qui le souhaitent, quelle que soit leur religion, ou sans religion. Ces visites peuvent durer de quelques minutes à plus d’1 heure. Ils sont là pour écouter, réconforter, créer du lien. La visite en cellule, c’est aussi un temps où la personne détenue peut « recevoir ». Grâce à ce qu’elle a cantiné, elle peut offrir à l’aumônier café, gâteaux.
Les aumôniers ont le souci d’être facilitateur de parole, de dialogue, entre les diverses personnes intervenant dans la prison.

Des représentants de plusieurs associations participent à des instances au sein de l’Administration pénitentiaire aux commissions « indigence » et « prévention suicide ».

Des actions communes sont menées par plusieurs associations, par exemple les confection, financement et distribution des colis de Noël.

L’accueil des familles

A l’origine, l’ACCUEIL SAN MARCO s’est créé pour répondre à un besoin bien précis : celui d’offrir un lieu abrité pour les familles qui stationnaient, par tous les temps, devant la porte de la prison en attendant l’heure du parloir. Un lieu où l’on trouvait des toilettes, la possibilité de prendre un café, de se poser un moment, à l’abri des intempéries. Un local avait été trouvé, juste en face des prisons Saint Paul-Saint Joseph. Depuis le déménagement à Corbas, l’ACCUEIL SAN MARCO est hébergé dans un local de l’Administration pénitentiaire. C’est un progrès, car c’est une reconnaissance par l’administration de la nécessité d’un tel lieu. Mais c’est un peu moins simple, car se retrouvent dans un même local, l’Accueil San Marco, les surveillants qui font l’appel des familles, un gestionnaire privé qui a en charge, les casiers, les bornes de prises de rendez-vous et la garde des enfants de plus de 3 ans, quand ils ne vont pas au parloir.

La 1ère démarche pour les familles est de faire une demande de permis de visite. Il faut constituer un dossier. L’ACCUEIL SAN MARCO assure donc l’information et l’aide à la constitution de ces dossiers et, quand le dossier est complet, le remet à l’administration. Les personnes ont la réponse par courrier, dans les 8-10 jours suivants, lorsqu’il s’agit de la famille proche et quand tout fonctionne normalement.

Ce lieu est aujourd’hui, un passage obligé : les familles déposent dans ce local les sacs et divers objets qui ne peuvent rentrer au parloir ; c’est là que se fait l’appel par le surveillant qui les fait entrer ensuite dans la prison. C’est là que se font les réservations pour les parloirs suivants.

Ce lieu, passage obligé, est aussi un lieu d’écoute et de partage. Le parloir est un moment capital, et pour la famille et pour la personne détenue, moment à la fois très attendu et redouté. L’angoisse est grande avant le premier parloir : c’est important de pouvoir en parler.

Tout cela peut se dire…se dit….dans des échanges individuels… L’équipe de l’ACCUEIL SAN MARCO est dans une écoute respectueuse, neutre et confidentielle ; tout peut se dire…se dit… entre les familles elles-mêmes. Elles sont toutes dans la même galère et ne se jugent pas. Elles échangent sur leurs vécus, leurs ressentis, leurs problèmes. Ce lieu d’accueil est ainsi lieu de partage.

Travailler en complémentarité

Les associations ont un conventionnement avec le SPIP ou l’Administration pénitentiaire, nationalement ou localement ; conventionnement qui régit leurs modalités d’intervention, et leurs obligations. Une fois ce cadre posé, elles gardent leur indépendance et leur autonomie d’action. Elles s’inscrivent toutes dans une démarche éthique et universelle fondée sur les droits de l’Homme. Elles travaillent avec les différentes instances de l’Administration et le SPIP en particulier. Elles sont aussi amenées à interpeller les autorités concernées si elles sont témoins de dysfonctionnement.

Dans chaque association, les intervenants bénéficient de formation, de soutien, de temps d’échange et de réflexion, sur leurs pratiques.

Beaucoup de monde franchit tous les jours les portes de la prison. Ce franchissement est important, comme lien entre le dedans et le dehors. Si la personne détenue subit une peine privative de liberté, c’est-à-dire la privant de la liberté d’aller et venir, il est important qu’elle ne soit pas privée de tout ce qui permet une vie humaine et digne. Cela pour 2 raisons essentielles :

1ère raison : Quelle que soit la gravité de l’acte commis, une personne n’est jamais réductible à ses actes. Elle doit être respectée et traitée avec dignité.

 2ème raison : Si la société veut éviter la récidive, il est important de se comporter avec la personne détenue, comme on attend qu’elle se comporte envers les autres.

Dit autrement, comment demander à quelqu’un de se comporter en citoyen respectueux de la loi et de ses semblables, si soi-même, si l’institution ne respecte pas ses droits, n’est pas respectueuse à son égard ? Dans nos pratiques, nous sommes attentifs à tout ce qui peut mettre du lien humain, entre les partenaires, les surveillants, tous les divers intervenants. Nous pensons important la formation, à ce niveau, de tous, bénévoles ou professionnels.

Nous sommes attachés à tout ce qui peut permettre l’humanisation des prisons, à ce qui permet plus de respect de la dignité des personnes. Les conditions matérielles et d’organisation sont en cela très importantes. Mais les conditions de liens humains le sont grandement aussi.

Le monde de la prison, bien que les nouvelles prisons soient construites loin de lieux habités, ne doit pas rester étranger à la société. Tout ce qui favorise la communication à l’intérieur, mais aussi entre l’intérieur et l’extérieur, est important. Pouvoir parler, s’exprimer, dialoguer, communiquer, individuellement, et collectivement est essentiel.

Julienne Jarry, coordinatrice du GLCP, 24 novembre 2010

PS : à la maison d’arrêt de Lyon-Corbas, intervient également le CLIP qui donne des cours d’informatique et a, en permanence, une trentaine de détenus stagiaires. Ces stages durent environ 6 semaines, à raison de 12 heures/semaine et ensuite une trentaine de nouveaux stagiaires.

Au 1er janvier 2020 : 70.651 personnes incarcérées en France

Au 1er janvier 2020 : 70.651 personnes incarcérées en France

Noté rédigée par Vincent Feroldi

Le nombre de détenus dans les prisons françaises est en baisse par rapport au chiffre d’octobre 2019 (70.818) mais en augmentation par rapport au 1er janvier 2019 (70.059), avec 71.061 personnes incarcérées, selon les chiffres de l’administration pénitentiaire publiés le 31 janvier 2020. Ainsi, 82.860 personnes étaient placées sous écrou, dont 12.209 sous surveillance électronique ou à l’extérieur.

Le nombre très symbolique de 70.000 détenus dans les 187 établissements pénitentiaires de France (départements et territoires ultramarins compris) avait, lui, été atteint en avril. Avec plus de 70.000 détenus pour 61.080 places opérationnelles, la densité carcérale s’établit désormais à 115,7 % dans les prisons françaises, qui souffrent d’une surpopulation chronique, contre 116,5 % un an plus tôt.

Cette augmentation s’explique surtout par une forte hausse du nombre de personnes prévenues en détention ; elles représentent aujourd’hui 29,8% des personnes détenues.

Le nombre de personnes écrouées non détenues est en augmentation de 9,1% par rapport au 1er janvier 2019. Il y a une petite hausse du nombre de placements sous surveillance électronique (11.558) mais on est en dessous du chiffre de juillet 2019 : 11.615. Quant aux personnes en placement extérieur non hébergés, elles sont 651.

Pour finir, depuis le record de 894 mineurs détenus en juillet 2019, la baisse du nombre de mineurs écroués se poursuit avec 816 mineurs.

La densité carcérale, à 115,7 %, reste stable sur l’ensemble des Directions Interrégionales et des établissements.

Pour avoir l’ensemble des données chiffrées, rendez-vous sur le site du Ministère de la Justice en cliquant ici.

La mesure mensuelle de l’incarcération au 1er octobre 2018 est accessible ici.

« La force de la loi, l’humanité du juge » Isabelle Rome

« La force de la loi, l’humanité du juge » Isabelle Rome

Conférence débat – 31 janvier 2020Lyon

Isabelle ROME, magistrate, haute fonctionnaire à l’égalité Femmes-Hommes au Ministère de la Justice, et auteure

Le vendredi 31 janvier au Novotel de Bron, environ soixante-dix personnes étaient présentes avec Isabelle ROME, qui proposait un exposé autour du thème « La force de la loi, l’humanité du juge ».

Un parler vrai, un exposé brillant et plein d’humanité, où les questions de fond se mêlaient aux questions d’actualité, a permis de percevoir les enjeux éthiques et humains que tout acte de jugement implique. Voici un écho de cet exposé.

La loi nous protège

Elle protège la société mais il reste au juge à l’interpréter en fonction des faits et des personnes. L’appréciation des faits se fait aussi en tenant compte de la personnalité du justiciable. La loi pénale doit être appliquée à la lettre, mais il est nécessaire d’avoir tous les éléments (caractère du délit, preuves de la responsabilité, de l’intentionnalité) pour juger. Si un élément n’est pas présent, le juge a nécessité de le faire exister par les questions qu’il va poser.

Quand le justiciable est dans une dénégation, c’est difficile à entendre et difficile à juger. Dans ce cas, il est encore plus nécessaire de garder en tête les grands principes fondamentaux et les critères donnés par le code de procédure pénale.

Pour les personnes récidivistes, il est important de regarder aussi comment ne pas attenter à leur liberté pour que la sanction soit proportionnée à l’acte commis, cela veut dire tenir compte des actes antérieurs, du temps déjà passé en prison, et de la gravité de l’acte à juger.

Pour un juge, c’est rassurant, de pouvoir se dire qu’on a interprété la loi le mieux possible. Et là, c’est tout l’intérêt de l’écriture de la motivation de la décision, devenue aujourd’hui obligatoire. On peut penser qu’on s’est trompé, mais se dire « J’ai appliqué la loi à la lettre, j’ai laissé le moins possible la place à mon arbitraire » ; cela donne une meilleure conscience.

Quelques points concrets d’actualité

On parle beaucoup de « féminicide », à la lettre, c’est tuer une femme parce que c’est une femme. Dans le meurtre d’une femme par son conjoint : ce qui est mis en cause c’est le lien conjugal ; l’homicide sur conjoint, ça existe dans la loi et il est requis de façon générale une condamnation à perpétuité.

Si on créait une loi « spécifique » pour les féminicides, ça voudrait dire que dans une cour d’assises, il faudrait répondre, non seulement aux questions sur les circonstances du meurtre, la personnalité de l’accusé, mais aussi à la question « est-ce que la mort a été donnée parce que c’est une femme ? » et là ça devient impossible à évaluer – créer une loi pour les féminicides, c’est sans doute une fausse bonne idée.

Dans la justice, il y a eu aussi des avancées dans une compréhension psychologique. Les juristes ont mis plus de temps à prendre conscience des mécanismes qui se jouent chez les femmes victimes, notamment concernant l’emprise, la domination et les dépendances affectives. Avant, on considérait les femmes comme ambivalentes, alors qu’aujourd’hui, on sait que ça fait partie de ce processus du fait d’être victime. Maintenant, la prise de conscience que ce n’est pas normal de faire violence, voire de tuer une femme et encore moins de se faire agresser est beaucoup plus présente. La formation des magistrats est nécessaire, sans doute aussi pour faire entrer les termes dans la loi et le code pénal.

Un autre point qui fait actuellement débat : «la possibilité pour le soignant de déroger au secret médical ». Pourquoi ? 

Il y a un constat : un certain nombre de femmes meurent, alors qu’elles avaient consulté plusieurs fois mais aucun signalement n’avait été fait. Face à cela la Justice s’est remise en cause, et il a été demandé à l’Inspection générale de la Justice de mener une enquête approfondie.

Sur soixante homicides ayant été jugés, six victimes avaient un cheminement médical avant le coup fatal. Les soignants peuvent porter les faits devant la justice, s’ils considèrent qu’il y a un danger vital immédiat et que la victime est sous emprise. Cette notion d’emprise est encore à décrire.

Une posture éthique

Le Juge ne peut s’exprimer sur les affaires qu’il a jugées et sur ses motivations, du moins au-delà de la motivation écrite de sa décision. Il ne peut pas commenter une décision de justice dans les medias même en réponse à des attaques.

Au cours du procès, la motivation qu’il va mettre en avant devant la cour et l’accusé est déterminante et va permettre la mise en œuvre du principe contradictoire.  C’est lui qui va ouvrir au débat, il y a donc une vraie éthique de la motivation. Cela implique que ce qui est présenté soit lisible et compréhensible, par tous, les jurés, les avocats, les accusés, les plaignants, et les gens dans la salle. Il ne doit blesser aucune des deux parties et ne pas hypothéquer l’avenir des justiciables par des commentaires inutiles.

L’application de la loi, c’est aussi une manière d’être à l’autre. C’est toujours un humain en face d’un humain, et on ne peut l’oublier. La loi est toujours au service de l’humanité et de la société, c’est un outil de paix sociale. Le juge doit toujours regarder la personne accusée en face au moment de l’énoncé de la sentence, et aussi la société. Isabelle Rome dit être portée par la philosophie d’Emmanuel Levinas : l’expérience d’autrui prend la forme du visage. Envisager l’autre dans sa singularité, sans oublier que chaque être s’inscrit dans un espace social. D’autres philosophes nourrissent aussi sa réflexion, notamment J.J. Rousseau : « De toutes les vertus, la justice est celle qui contribue le plus au bien commun des hommes. » et Pascal : « La justice sans la force est impuissante, la force sans la justice est tyrannique. »

La loi est un outil au service d’un mieux vivre ensemble au service de l’humanité

On a fait évoluer l’émancipation des femmes depuis l’après-guerre. Parfois, la loi booste l’évolution des mœurs. Par exemple, la parité en politique et dans les conseils d’administration. Ce qu’on entend : « On privilégie les femmes et pas la compétence », ou bien : « On n’en trouve pas, pas de disponibles… ». Cependant, on constate qu’il y a 40 pour cent de femmes actuellement à l’assemblée, en 1997, il y en avait seulement 12 pour cent.

D’autres exemples interrogent aussi les pratiques, en particulier dans le cas de condamnation d’un parent pour homicide ; quelle serait la possibilité de suspendre l’autorité parentale ? Pourrait-on faire entrer dans les mœurs de la justice, la possibilité de suspendre l’autorité parentale du condamné, et suspendre le droit de visite, ce qui n’est pas forcément le cas actuellement. Comment garantir la liberté individuelle sans nuire à d’autres personnes de l’entourage ?

On ne peut jamais brandir le droit comme un étendard. C’est toujours la recherche d’un mieux vivre ensemble.

Des questions de société demeurent

Comme juge des libertés, le maintien des étrangers en détention fait apparaitre des vrais dilemmes, mais il est parfois difficile de faire autrement.

Par ailleurs, certaines polémiques sont violentes. Notamment, autour de la laïcité, « quand je vois une jeune femme voilée empêchée d’accompagner une sortie scolaire. Cela a un effet dévalorisant. Il est important de penser aux enfants et à leur ressenti de l’exclusion de leur mère, se resituer par rapport à la personne humaine. »

« Le blasphème ne doit pas exister dans une société laïque. Pour autant, avec la diversité culturelle, je ne peux blasphémer parce que je respecte ceux que je connais ».

La conscience de l’autre peut nous responsabiliser.

Nous sommes tous responsables de tous et devant les autres.

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