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En 2023, la Fondation fut présente à…

En 2023, la Fondation fut présente à…

Tout au long de ce premier semestre 2023, la Fondation s’est impliquée dans plusieurs événements de la région Auvergne-Rhône-Alpes…

3 avril : Signature de la Nouvelle Charte des 1000

Toute entreprise signataire de la « Charte des 1000 » est accompagnée dans la réalisation des actions par un Chargé de Liaison Entreprises Emploi (CLEE) qui a pour mission de :

• Promouvoir l’offre de services des acteurs de l’emploi et de l’insertion auprès des entreprises

• Apporter de la lisibilité aux entreprises sur les sujets insertion et emploi • Proposer un service d’aide au recrutement aux entreprises du territoire ayant des besoins accessibles aux publics en insertion

 • Mobiliser les entreprises pour la construction de parcours d’insertion complets et innovants. Les parcours pourront faire appel aux différentes formes de partenariat envisageables avec les entreprises (information sur les métiers, visites, stages, mises en situation professionnelle, missions, préparation au poste, lien avec la formation professionnelle, …)

• Mobiliser le réseau des acteurs de l’insertion et de l’emploi sur les actions proposées, en lien avec le Coordinateur Emploi Insertion (CEI)

• Animer la dynamique territoriale des entreprises en lien avec les Développeurs Économiques de la Métropole de Lyon.

25 mai : Village des métiers du « prendre soin » 

La Maison métropolitaine de l’insertion et de l’emploi (MMIE,) le CIBC Rhône (prestataire dans le champ des parcours professionnels et des bilans de compétences) , Transitions Pro Auvergne Rhône-Alpes (association dont les missions sont attribuées par l’Etat) ainsi que leurs partenaires ont organisé, le 25 mai 2023 à l’Hôtel de Ville de Lyon, la deuxième édition du « Salon de l’évolution et de la transition« .

Cet événement avait pour objectif de faire découvrir les métiers porteurs et d’aider à mieux comprendre tous les dispositifs d’évolution professionnelle disponibles sur le territoire. 

Ont participé à ce salon les grands acteurs de l’accompagnement et de l’orientation professionnelle : organismes de formations, conseillers en évolution professionnelle, consultants bilan de compétences, conseillers création, financeurs publics et privés, etc.

Plusieurs cycles de conférences et des ateliers de développement personnel ont été organisés sur la journée.

La Fondation Après-Tout, comme suite à sa signature de la Charte des 1000,  a participé à ce Salon au sein d’un  Village du Prendre Soin aux côtés d’autres acteurs professionnels du secteur médico-social, de la dépendance et de l’aide à domicile : ADAPEI 69, Compagnie de Louis, Clinique du Parc, IF2M, EHPAD La Rotonde, Main tenir, etc.

Le Village du prendre soin a accueilli un table ronde sur le thème : « Mythes et réalités des métiers du prendre soin » ainsi que le témoignage de trois personnes ayant changé de vie en intégrant cette filière professionnelle.

29 juin – 2 juillet : Concertina

La Fondation Après-Tout a participé à la 3ème édition des Rencontres estivales Concertina d’une durée de trois jours autour des enfermements (prison, rétention administrative, garde-à-vue, hospitalisation psychiatrique sous contrainte…) sur le thème Silences ! 

Ces Rencontres estivales d’une durée de trois jours autour des enfermements (prison, rétention administrative, garde-à-vue, hospitalisation psychiatrique sous contrainte…) sont faites de conférences, projections de films, plateaux radio en direct, installations plastique et photographique, concerts, conférences gesticulées, spectacles de rue, création graphique, ateliers, déambulations guidées, blog, cantina et bal populaire.
Hommes, femmes, citoyens, militants, avocats, historiens, anthropologues, sociologues, géographes, architectes, proches de prisonniers, statisticiens, travailleurs sociaux, magistrats, philosophes, graphistes, anciens détenus, documentaristes, aumônier, médecins, réalisateurs, psychologues, photographes, metteurs en scène, journalistes, élus, enseignants, écrivains, chercheurs, artistes, et bien d’autres, se retrouvent dans un cadre convivial.

C’est un rendez-vous annuel pluridisciplinaire dans un espace joyeux où se retrouvent toutes ces personnes désireuses de partager avec les habitants d’un territoire, ce qui les mobilise à Saint-Julien-Molin-Molette, à Paris, à Dieulefit, à Bourdeaux, à Lyon, à Grignan, à Bruxelles, à Genève, à Rome et ailleurs…

Les neufs unités hospitalières spécialement aménagées (UHSA) de France.

Les neufs unités hospitalières spécialement aménagées (UHSA) de France.

Par lettre de mission du 5 avril 2018, la garde des sceaux, ministre de la justice et la ministre des solidarités et de la santé ont confié à la cheffe de l’inspection générale des affaires sociales et au chef de l’inspection générale de la justice une mission conjointe relative à l’évaluation de la première tranche des UHSA en vue de l’installation d’une seconde tranche.

Les unités hospitalières spécialement aménagées (UHSA), créées par la loi d’orientation et de programmation pour la justice (LOPJ) du 9 septembre 2002, sont des unités de soins qui accueillent des personnes détenues des deux sexes, mineures et majeures souffrant de troubles psychiatriques et nécessitant une hospitalisation avec ou sans leur consentement. Elles sont toutes implantées dans des établissements publics de santé mentale et enserrées par une enceinte pénitentiaire.

Elles sont réparties sur l’ensemble du territoire français :

+ Bordeaux

+ Lille

+ Lyon

+ Marseille

+ Nancy

+ Orléans

+ Rennes

+ Toulouse

+ Villejuif

La mission a visité l’ensemble des UHSA en activité et a conduit des entretiens tant avec les équipes soignantes et pénitentiaires qui travaillent au quotidien dans ces structures, avec des patients détenus hospitalisés dans ces unités comme avec les acteurs de leurs environnements institutionnels. Outre les variations des profils cliniques la mission a relevé la grande hétérogénéité d’organisation et de fonctionnement des unités liée tant aux projets médicaux qu’aux particularités locales. L’absence de pilotage territorial et national, conduit à exclure les patients des UHSA des parcours de soins ou induit des admissions inappropriées. Alors qu’elles étaient très attendues, les prises en charge des urgences constituent plus l’exception que la règle.

À l’issue de ces investigations, 18 recommandations ont été formulées par la mission conjointe. Avec au cœur, la nécessité de mener un exercice de planification des futures UHSA dans une double perspective d’amélioration du parcours de soins du patient-détenu et d’inscription dans une offre graduelle de soins psychiatriques de droit commun. Cette approche devrait s’accompagner d’un engagement dans une démarche de certification des UHSA par la Haute autorité de santé (HAS). Cette démarche pourrait partir d’une confrontation des pratiques professionnelles et d’une réflexion sur leur possible harmonisation dans le cadre d’une conférence de consensus réunissant les acteurs concernés, sanitaires, judiciaires et pénitentiaires.

Lire le rapport

Lire les annexes

Lire la note de Vincent Feroldi rédigée en 2020

Pour prolonger la réflexion sur la fin de vie…

Pour prolonger la réflexion sur la fin de vie…

Dans la suite de la table-ronde sur la fin de vie organisée en visio-conférence par la Fondation Après-Tout, nous vous invitons à prendre connaissance, d’une part, du tout récent rapport de la Commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale et, d’autre part, de du Conseil permanent des évêques de France réunis à Lourdes.

Il s’agit du Rapport d’information déposé en application de l’article 145-7 alinéa 3 du règlement, par la commission des affaires sociales en conclusion des travaux d’une mission d’information sur l’évaluation de la loi n° 2016-87 du 2 février 2016 créant de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie (Mme Caroline Fiat et M. Didier Martin) rendu public le 29 mars 2023 et consultable en ligne :

Cliquez pour consulter et télécharger le rapport

Par ailleurs, réunis à Lourdes, les évêques du Conseil permanent de la Conférence des évêques de France ont voulu exprimer l’attention avec laquelle ils suivent le débat en cours sur le juste accompagnement de la fin de vie dans notre pays à travers une déclaration : L’aide active à vivre, un engagement de fraternité.

Cliquez pour lire et télécharger la déclaration

Vous pouvez continuer à vous informer en lisant l’article régulièrement mis à jour par les responsables du site « Vie publique » : Bioéthique : quelle prise en charge de la fin de vie ?

La Fondation espère mettre sans tarder en ligne la visio-conférence du 30 mars 2023.

Création de deux prix de mémoire universitaire

Création de deux prix de mémoire universitaire

Afin d’encourager et de valoriser les étudiants en formation continue à s’engager dans des réflexions éthiques et philosophiques, la Fondation Après-Tout décerne depuis cette année 2022 un nouveau prix de mémoire de 500 euros pour le DU « Philosophie de la santé » et un prix de mémoire du même montant pour le Master « Culture et santé ».

Il s’agit des formations proposées par le DU « Philosophie de la santé » (Université Jean Moulin Lyon 3) et le Master « Culture et santé (co-habilité par les Universités Claude Bernard-Lyon 1 et Jean Moulin Lyon 3).

Elles ont pour fin de former des professionnels de la santé et des personnes exerçant des responsabilités dans le monde de la santé à maîtriser et appliquer l’ensemble des références, des concepts et questionnements propres aux sciences humaines, à l’éthique biomédicale et à la philosophie. 

Ces prix de mémoire sont attribués sur délibération souveraine des jurys du Diplôme Universitaire (DU) et du Master.

Critères d’attribution des prix

  • la qualité de la recherche et les retombées philosophiques, éthiques ou humaines de celle-ci dans un cadre collectif ou individuel ;
  • la valorisation des travaux conduits : publication d’un article dans une revue et/ou sur le site de la Fondation, présentation lors d’un congrès ou d’une conférence, etc.  

Documents à fournir

Au lendemain de la délibération du jury, chaque lauréat devra fournir à la Fondation Après-Tout :

  • ses coordonnées postales et Internet
  • son CV
  • un RIB
  • un exemplaire de son mémoire en version électronique.

7 millions de Français confrontés à la solitude : l’enquête annuelle de la Fondation de France

7 millions de Français confrontés à la solitude : l’enquête annuelle de la Fondation de France

La Fondation de France vient de publier son 10ème Rapport annuel sur les solitudes.

Les constats principaux :

  •  une forte augmentation de l’isolement relationnel au sein de la population française au cours des 10 dernières années : 7 millions de personnes se trouvent en situation d’isolement, soit 14% des Français, contre 9% en 2010.
  • L’isolement relationnel s’étend à toutes les catégories de population. Les personnes âgées sont fortement touchées, cela n’est pas nouveau. Mais les jeunes le sont aussi davantage maintenant. Les femmes souffrent davantage que les hommes de solitude. Et si l’isolement va souvent de pair avec la précarité, les catégories socio-professionnelles les plus aisées sont aussi de plus en plus atteintes par le phénomène.
  • L’importance de fait du réseau familial et la fragilité potentielle souvent du réseau amical quand il existe, mais qu’il est unique.
  • L’étude révèle également – et on n’en sera pas surpris –  l’impact à craindre de la crise sanitaire actuelle. La forte hausse du chômage déjà amorcée et la corrélation que l’on connait entre précarité, chômage et isolement pointe un risque majeur d’une augmentation prochaine de l’isolement relationnel.

Le rapport complet est disponible sur www.fondationdefrance.org

Médecine et Philosophie, une revue scientifique soutenue par la Fondation

Médecine et Philosophie, une revue scientifique soutenue par la Fondation

La revue scientifique Médecine et Philosophie (http://medecine-philosophie.com/) a été créée en 2018 par un groupe de médecins formés aux sciences humaines. Elle traite d’une thématique médicale au prisme des sciences humaines. Il s’agit d’une revue électronique et sous format papier, entièrement gratuite et libre d’accès et de diffusion. La Fondation Après-Tout soutient son développement, sa diffusion et son expansion.

Aux origines

La revue Médecine et Philosophie est née de l’idée de rassembler autour d’un outil commun des médecins formés aux sciences humaines. À chaque numéro thématique, des philosophes, médecins, anthropologues, sociologues, juristes et personnes impliquées par la thématique sont invités à communiquer. La direction de publication est partagée entre Brice Poreau, saintcyrien, ingénieur, docteur en philosophie, en biologie et médecin généticien, et Christophe Gauld, médecin psychiatre et doctorant en philosophie de la médecine.

Ses objectifs

L’objectif de la revue est d’opérer un décloisonnement des champs disciplinaires, en rapport avec les thématiques actuelles promues par la science ouverte et les enjeux de la démocratie scientifique. Du fait de son indépendance financière et institutionnelle, la revue évite la segmentation scientifique en différentes disciplines isolées.

L’idée initiale était de créer un terrain unique de rencontres et de diffusion du savoir. Une revue en libre accès (plan national pour la science ouverte / archives ouvertes), à caractère initialement médical (un thème médical est choisi) et s’ouvrant sur les sciences humaines (des acteurs de tous les horizons sont convoqués), paraissait constituer un outil pertinent.

Déjà quatre numéros…

Aujourd’hui, en 2020, la revue en est à son quatrième numéro : après « Autisme et Humanisme », « Génétique et Liberté » et « Don, soin et reconnaissance », son dernier numéro s’attache à faire discuter des intervenants d’horizons différents autour de l’intelligence artificielle.

Le soutien de la Fondation Après-Tout a constitué une étape importante dans le processus de création de la revue. Elle a pu permettre de l’insérer dans le paysage culturel de la région, en lui donnant une visibilité et en permettant de développer son expansion matérielle (format papier). Elle permettra à l’avenir d’assurer sa pérennité et lui fournira un ancrage solide pour l’avenir.

Christophe Gauld, Brice Poreau

et le Comité de Rédaction de la revue Médecine et Philosophie

Un projet à soutenir : les cercles de résilience

Un projet à soutenir : les cercles de résilience

Dans le contexte de pandémie qui est le nôtre aujourd’hui, la Fondation Après-Tout a décidé d’engager dès maintenant des moyens importants dans l’accompagnement des professionnels.

Cet engagement se concrétise par le soutien financier de projets visant à écouter, assister, aider sur un plan psychologique les soignants, les acteurs du médico-social, tous les professionnels du pénitentiaire et du judiciaire, qui peuvent être durablement meurtris par les événements qu’ils vivent aujourd’hui.

L’association APL’HUS

Plusieurs associations ont déjà contacté la Fondation Après-Tout pour présenter leur action. Notamment l’association APL’HUS (association pour l’humanisation des soins). Cette association, créée en 2005 sur l’initiative de Jean-Louis Terrangle et Marie de Hennezel, a pour vocation de mettre en œuvre un accompagnement plus humanisé des personnes rendues vulnérables par la précarité, la maladie, le handicap, le deuil, ainsi que ceux qui les entourent. L’association développe à partir des besoins essentiels de l’être humain, une qualité des soins autour du TACT – le TACT est l’art d’être bien avec soi pour mieux accueillir ce qui EST. Il est l’un des chemins qui permet aux personnes rendues vulnérables de retrouver leur sentiment de dignité de femme et d’homme, de rester vivant jusqu’au bout.

Les cercles de résilience

L’association développe plusieurs axes de formation et souhaite mettre en œuvre des cercles de parole dans les EPHAD.

Dans la crise actuelle, le risque est grand de tomber dans un état de découragement car celle-ci dure longtemps. Aider les soignants à s’emparer de ce qui a fait la force de ce combat, c’est les aider à prendre du recul, identifier les forces, les faiblesses et les opportunités de ce système. Les soignants savent faire, ils l’ont prouvé.  Il ne s’agit pas de nier les dysfonctionnements, juste faire un bilan lucide et réel de la crise COVID. Apprendre à reconnaitre ce qui a fonctionné bien ou moins bien et en faire quelque chose, déposer la charge émotionnelle et construire un prendre soin qui tient compte des diverses réalités.

Le projet

Il repose sur trois axes :

  • Proposer aux soignants des « cercles de résilience », cercle de partage et de rencontre afin de faire le bilan de leur vécu, relatif à la crise COVID. 
  • Accompagner les professionnels de santé dans un exercice de résilience après la période de confinement. C’est-à-dire, revenir à un fonctionnement normal des soins en gardant en mémoire les points positifs de la crise et enrichir les pratiques professionnelles et relationnelles grâce à cette expérience.
  • Aider les professionnels à reprendre leur souffle et éviter un phénomène de décompensation.

La formation est assurée par les membres de l’association.

Pour en savoir plus, télécharger le document de présentation

Soutenez ce projet !

La Fondation Après-Tout s’est engagé à soutenir l’association dans la mise en place de ces groupes de parole dans la mesure d’une implication financière aussi de l’établissement demandeur.

Vous pouvez soutenir ce projet par un don en ligne.

Une note de lecture sur le dernier livre de Cynthia Fleury

Une note de lecture sur le dernier livre de Cynthia Fleury

Recension rédigée par Alain Chalochet

Cynthia Fleury, Le soin est un humanisme, Gallimard, 2019, 70 pages, 3,90 euros.

Cynthia Fleury, est philosophe et psychanalyste. Professeur titulaire de la Chaire « Humanités et Santé » au Conservatoire national des arts et métiers, et professeur associé à l’École nationale supérieure des mines de Paris. En 2016, elle a fondé la chaire de philosophie à l’hôpital, au GHU Hotel Dieu de Paris et Sainte-Anne. Elle a exercé dans la cellule d’urgence médico-psychologique du SAMU de Paris. Elle est membre du Comité consultatif national d’éthique (CCNE), et siège aussi au comité scientifique du Haut Conseil des biotechnologies.

Cynthia Fleury a notamment publié La Fin du courage : la reconquête d’une vertu démocratique (2010), Les Irremplaçables (2015) et Dialoguer avec l’Orient : retour à la Renaissance (2016).

On est surpris de commencer la lecture par la description de groupes de Gilets jaunes sur des ronds-points, et une citation de Marx ; mais c’est pour nous rappeler que « du souci de soi au souci de l’Etat de droit, tel est le chemin éternel de l’humanisme » et que « quand la civilisation n’est pas soin elle n’est rien ». 

Pour l’auteure, « le soin est le propre de l’homme ». Encore une surprise, c’est à partir de la formule de Jean-Paul Sartre, « l’existentialisme est un humanisme », que la démonstration commence. Pour lui, l’homme existe d’abord, se rencontre et se définit ensuite, et au final « il n’est rien d’autre que ce qu’il se fait ». Il est responsable de lui-même, mais aussi de tous les hommes, et notre humanité engage l’humanité entière. L’homme érige son humanité en façonnant le monde. Il y a là un véritable engagement éthique de l’homme, et prendre soin de quelqu’un c’est l’emmener vers son autonomie.

C. Fleury montre comme la vulnérabilité est liée à l’autonomie, et elle plaide pour sa reconnaissance en tant que telle, de manière positive et utile. L’objectif doit être de mettre en place des manières d’être  « aptes à faire face à la fragilité pour ne pas la renforcer, voire pour la préserver, au sens où cette fragilité peut être affaire de rareté, de beauté, de sensibilité extrême ».

L’idée forte est celle d’irremplaçabilité des personnes, développée dans un autre livre par l’auteure. Elles sont irremplaçables parce que chacune d’entre elles est exceptionnelle, et que si l’individualisme contemporain entraine bien des conséquences néfastes, la reconnaissance de tout individu en tant qu’être particulier, avec la liberté qu’il porte et avec son engagement sont nécessaires à la démocratie.

Il y a là une nécessité pour faire face aux pressions actuelles de la rationalisation économique, de la technologie, qui, pour C. Fleury,  sont – dans le cas de l’hôpital – à la source de la crise vécue aussi bien par les soignants que par les soignés.

Pour cela, et pour rester humain, il faut donc oser penser, dans ce domaine de notre vie comme dans d’autres.

Mais attention : penser c’est bien sûr penser soi-même, mais ça ne prend toute sa valeur que quand c’est fait en se confrontant aux autres.

C’est bien le but recherché dans le lien entre humanités et santé, que porte le titre de la chaire de C. Fleury. Et pour l’auteure, c’est tout l’intérêt assigné à un lieu tel que cette chaire, ainsi qu’à d’autres éventuellement de formes différentes. Le recours aux diverses disciplines des humanités doit permettre d’aider les patients à « développer une puissance d’invention de nouvelles normes de vie, qui ne sera pas le retour à l’état antérieur » à la maladie. Avec le regret que cette dimension capitale ne soit pas plus présente du fait de la faible place faite aux humanités dans la formation des soignants.

Pourtant, le soin à l’hôpital ne doit pas être une chose donnée à des malades par des soignants qui savent ; il ne peut l’être que dans le cadre d’un partage dans une alliance dialectique avec le patient au centre. Bien des évolutions ne sont pas favorables à une telle prise en compte des individus et de leur expression : C. Fleury cite là l’état de droit de manière générale, la maladie certainement, la part croissante de la technique aussi.

Mais, fait encourageant à constater, le développement ces dernières années de l’éducation thérapeutique qui suppose une réflexion partagée, ou le rôle du patient-expert.

Justement, C. Fleury accorde une mention particulière à la maladie chronique et à son traitement. En effet, la médecine permet souvent aujourd’hui au patient de conserver la vie, mais avec un suivi à long terme, et si « la maladie n’a pas basculé du côté de la mort mais du côté de la vie », le patient doit vivre avec un mal, « et un mal qui vit ».

Ceci la conduit à demander que les professionnels du soin, notamment médecins, gardent en mémoire « qu’il n’y a pas de maladies mais seulement des sujets qui tombent malades ». Une exhortation dont on mesure l’importance avec la spécialisation qu’on rencontre dans des services hospitaliers universitaires, qui peut conduire justement à s’intéresser plus à la maladie qu’au malade.

Le développement des traitements en mode ambulatoire, recommandé aux hôpitaux pour des motifs budgétaires, et souvent pour répondre au désir des malades, vient encore renforcer la nécessité de mettre le patient en condition de jouer dans ce traitement un rôle actif, d’agent, d’acteur du traitement.

Comme dans la 2ème partie du siècle dernier, les grands rénovateurs de la psychiatrie française, C. Fleury recommande de se poser la question de savoir si le fonctionnement des institutions sanitaires et sociales est compatible avec l’instauration d’une éthique des soins. Pas comme une mise en accusation délibérée, mais comme le souhait qu’elles aussi s’interrogent dans divers domaines de la gestion des personnels, des soignants en formation (dont on sait qu’ils rencontrent souvent des difficultés), des pratiques en place, afin qu’elles ne favorisent en rien une maltraitance des personnes soignées. Ces remarques font totalement écho aux recommandations actuelles, notamment de la Haute Autorité de Santé, inspirée du principe selon lequel seule une réelle qualité de vie au travail des personnels est de nature à permettre une bonne qualité de prise en charge du patient. 

C. Fleury termine comme elle a commencé, en élargissant le regard sur une société démocratique dans laquelle tous auraient la volonté de maintenir une réflexion, avec un objectif final : « rendre le monde habitable, vivable pour l’humanisme », « élaborer une qualité de présence au monde, au vivant, à la nature, au sens où elle est inséparable – cette nature – de notre condition d’homme. »

On ne peut terminer sans mentionner le court ajout final, intitulé « Les femmes désenfantées » que C. Fleury adresse aux femmes comme celles qu’elle accompagne dans son activité, les femmes qui ont perdu un enfant, ou n’ont pas pu l’avoir, celles « qui n’ont pas d’autre enfant que celui qui est mort ». Les mots de tendresse qu’elle leur adresse là sont particulièrement touchants. Mais au-delà, elle tient à leur dire comme elles peuvent, elles, pourtant vulnérables, apprendre aux professionnels qu’elles rencontrent, en montrant « comme il faut prendre conscience du don du présent » et « ne pas vaciller dans la douleur définitive ». Une preuve de « l’alliance dialectique » citée plus haut certainement….

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