Un plan « Priorité Prévention » dévoilé par le gouvernement en mars 2018
Note rédigée par Marie-Antoinette Piens
« La prévention est le maillon faible de notre système de santé » comme le titrait un dossier présenté dans le n° 49, année 2017, du Bulletin de l’Ordre des Médecins, avec une formation insuffisante dans ce domaine des futurs médecins.
La promotion de la santé et la prévention constituent le premier axe de la Stratégie nationale de santé 2018 – 2022 du Gouvernement. « Notre pays connait en effet un retard certain en la matière. La mortalité évitable y est très élevée. On meurt trop souvent trop jeune en France. Et une vraie politique de prévention permettrait de préserver près de 100 000 vies par an ».
Quelques chiffres de mortalité et morbidité évitables en France
- la plupart des Français vivent vieux : espérance de vie des femmes : 85 ans et des hommes : 78,9 ans.
- mais 18,5% des décès surviennent avant 65 ans ; 1/3 de cette mortalité prématurée pourrait être évitée car liée à des comportements à risque, notamment ceux liés aux maladies chroniques qui ne cessent d’augmenter, passant de 8,3 millions en 2008 à 10,4 millions en 2016 (personnes inscrites dans le dispositif Affections de Longue Durée).
- + 49,2% de la mortalité prématurée par cancer du larynx, de la trachée, des bronches et du poumon chez les femmes en lien avec la consommation de tabac.
- + de 18000 décès liés à la consommation d’alcool, les trois quarts concernant des hommes.
- 6600 personnes découvrent chaque année leur séropositivité. 53% seulement des 15-24 ans déclarent avoir utilisé un préservatif lors de leur premier rapport sexuel ; 26% pensent qu’il existe des médicaments pour guérir du sida.
Un nouvel acteur de la prévention et de la promotion de santé grâce au service sanitaire
Dès la rentrée 2018 les étudiants en santé devront effectuer un service sanitaire pour obtenir leur diplôme. Un module de trois mois de formation à la prévention et à l’organisation d’ateliers de promotion de la santé dans les collèges, lycées et universités est prévu. A partir de 2019, ils interviendront aussi dans les EHPAD, les quartiers populaires de la politique de la ville, les prisons… Les thèmes prioritaires : alimentation, activité physique, addictions alcool, tabac, santé sexuelle (infections sexuellement transmissibles). Des précisions sont attendues par le Conseil de l’Ordre des Médecins, en particulier sur le moment du cursus où interviendra ce service sanitaire et sur son financement.
Source : Bulletin de l’Ordre national des médecins n°56, août 2018