Catégorie : Pénitentiaire

Le travail d’intérêt général : des nouveautés importantes

Le travail d’intérêt général : des nouveautés importantes

Note rédigée par Alain Chalochet

Deux mesures d’importance sont intervenues au cours des derniers mois : la création d’une Agence du travail d’intérêt général d’une part, et d’autre part, l’adaptation de la loi en vue d’étendre les possibilités du prononcé de la peine de travail d’intérêt général.

La création d’une agence du travail d’intérêt général et de l’insertion professionnelle des personnes placées sous main de justice

Cette agence a été créée par le décret n°2018-1098 du 7 décembre 2018 visant au développement du travail d’intérêt général ainsi que la formation professionnelle, le travail et l’insertion professionnelle pour les personnes placées sous main de justice ; cette décision est en adéquation avec l’objectif d’augmentation du nombre de bénéficiaires d’un travail d’intérêt général fixé par la loi de programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice.

L’agence est chargée :

+ d’assurer la promotion du travail d’intérêt général (TIG) et de l’emploi pénitentiaire, d’établir des statistiques et d’évaluer la mise œuvre de ces dispositifs 

+ de rechercher des structures susceptibles d’accueillir des postes de TIG ainsi que des types d’activités pour ces postes

+ de rechercher des partenaires pour développer le travail et faciliter l’insertion professionnelle des personnes placées sous main de justice 

+ d’animer un réseau de partenaires publics et privés sur le territoire

+ de proposer au ministre de la Justice des évolutions pour faciliter la mise en œuvre opérationnelle des offres d’activité par les structures partenaires 

+ de proposer au ministre de la Justice, en lien avec les autres ministères concernés, une stratégie nationale du TIG, de l’emploi pénitentiaire et de l’insertion professionnelle et par l’activité économique.

S’agissant du TIG, l’agence est chargée d’administrer une plate-forme numérique permettant notamment de recenser les offres de postes de TIG, rechercher des partenaires et faciliter le suivi des personnes qui accomplissent cette peine. Cet outil est partagé entre la direction de l’administration pénitentiaire, la direction de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), et les services judiciaires.

Pour le travail pénitentiaire, l’agence doit, en complément du travail en concession et du service général, assurer la gestion en régie de l’emploi dans les établissements pénitentiaires et organiser la commercialisation des biens et services produits par les détenus.

L’Agence est un service à compétence nationale placé sous l’autorité du ministre de la Justice, rattaché pour sa gestion à la direction de l’administration pénitentiaire.

A sa tête, est placé un directeur, pouvant être assisté d’un adjoint, nommés par le Garde des Sceaux. L’agence s’appuie, pour définir et mettre en œuvre ses actions, sur un comité d’orientation stratégique – composé de 20 membres, représentants de l’État (dont le directeur de l’administration pénitentiaire, directrice de la PJJ et délégué général à l’emploi et à la formation professionnelle), représentants des collectivités publiques et représentants d’entreprises, d’associations, de structures de l’économie sociale et solidaire.

Enfin, l’agence reprend les compétences du service de l’emploi pénitentiaire (SEP), basé à Tulle. Ce SEP, qui gère 47 ateliers dans 26 établissements pénitentiaires et administre le compte de commerce, devient un service de l’agence.

L’agence est structurée autour d’entités qui reprennent les missions qui lui sont confiées :

+ développement de l’offre de postes de TIG, avec animation d’un réseau de délégués territoriaux, développement des partenariats, gestion d’une plateforme numérique 

+ développement des activités professionnelles, particulièrement du travail pénitentiaire, de l’insertion par l’activité économique, des entreprises adaptées, de la formation professionnelle et de l’apprentissage 

+ création de services supports, détachés de l’ancien SEP, répondant aux besoins de l’ensemble de l’agence.

Concernant le développement du TIG, l’agence sera représentée sur les territoires par un réseau de 61 délégués territoriaux. Exerçant à temps plein, ils assureront une mission de recherche et de diversification des postes de TIG sur leur territoire de compétence. Ils travailleront en lien étroit avec les équipes des Services pénitentiaires d’Insertion et de Probation (SPIP), les services de la PJJ et l’autorité judiciaire.

Au-delà des contacts réguliers déjà entretenus avec le secteur associatif et avec les collectivités territoriales pour inciter à créer des postes de TIG, la principale innovation consiste à désigner dans les territoires des délégués territoriaux à temps plein, qui se consacreront exclusivement à cette activité pour promouvoir et diversifier l’offre de TIG.

A la direction de la PJJ, des correspondants TIG seront nommés au sein des directions territoriales pour assurer le lien avec les SPIP sur les postes TIG habilités mineurs. Ils assureront, pour partie de leur temps, des missions de prospection et de renseignement des postes habilités mineurs sur la plateforme TIG. La mission d’insertion sociale et professionnelle, commune aux mineurs condamnés et à ceux faisant l’objet d’une mesure éducative, reste sous l’entière responsabilité des services de la PJJ.

L’agence est dotée d’un outil numérique dédié au développement de la mesure de travail d’intérêt général.

Cette plateforme numérique doit permettre de :

+ faciliter le prononcé de la peine d’intérêt général avec une visualisation des postes de TIG dans le cadre de l’audience, de la mise en œuvre de la Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité (CRPC) ou de la composition pénale, et du suivi post-sentenciel des personnes placées sous main de justice 

+ faciliter la prospection de structures d’accueil par un outil de pilotage des actions de prospection, et la dématérialisation des procédures d’habilitation et d’inscription des postes 

+ faciliter la gestion des TIG, avec l’affectation d’une personne majeure ou mineure sur un poste de TIG, la vision prévisionnelle de l’occupation des postes, la pré-réservation des postes, le suivi horaire de l’exécution et de la fin d’une mesure de TIG.

A terme, les utilisateurs pouvant accéder à cette plateforme seront multiples : les acteurs internes au ministère de la Justice, les avocats, les structures d’accueil et leurs tuteurs, les tigistes et le grand public, par un accès Internet, afin de renseigner les structures d’accueil potentielles.

Le développement et l’expérimentation d’un prototype ont été lancés avec quatre TGI pilotes : Dijon, Mâcon, Lille et Béthune, pour les majeurs comme pour les mineurs.

Le projet de construction d’une plateforme numérique pérenne, qui intègrera la transmission de données avec un logiciel « Application des Peines – Probation – Insertion » (APPI) qui devrait aboutir d’ici 2020.

La loi de programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice a prévu d’étendre les possibilités de prononcé de la peine de TIG, et lui donner une place plus forte dans le dispositif de répression.

Définition : le TIG est une peine prononcée par une juridiction pénale qui consiste en l’exercice d’un travail non rémunéré au sein d’une personne morale de droit public, d’une personne morale de droit privé chargée d’une mission de service public, d’une collectivité ou d’une association habilitée.

Comment peut-il être prononcé ?

Il peut l’être sous plusieurs formes : •

+ Le TIG : peine alternative à l’emprisonnement avec obligation d’accomplir un travail d’intérêt général •

+ Sursis assorti de l’obligation d’effectuer un TIG (STIG) : peine d’emprisonnement assortie d’un sursis comportant l’obligation d’accomplir un TIG. Le STIG peut également résulter d’une conversion d’une peine d’emprisonnement ferme inférieure ou égale à 6 mois par le juge de l’application des peines (JAP). Le TIG peut être prononcé contre des personnes ayant commis un délit ou une contravention de cinquième classe. 

Les conditions tenant à la personne

+ le TIG peut être prononcé à l’égard de tous les mineurs d’au moins seize ans au jour du jugement, s’ils étaient âgés d’au moins treize ans lors de l’infraction. 

Les conditions tenant au passé pénal de la personne

+ le TIG peut être prononcé quelles que soient les condamnations antérieures

+ le STIG ne peut être prononcé à l’encontre d’une personne en état de récidive ayant déjà été condamnée à deux sursis avec mise à l’épreuve (SME) (ou 1 SME et 1 STIG, ou 2 STIG) pour des faits assimilés, ou ayant été condamnée à un SME si la nouvelle infraction est un crime, un délit de violences volontaires, d’agression ou d’atteinte sexuelle ou un délit aggravé par des violences.

Dans l’esprit de la loi, cette peine de TIG a vocation à être plus largement prononcée, sans se limiter aux primo délinquants ou aux personnes présentant des difficultés d’insertion, ou encore à certaines typologies de faits délictueux. En effet, cette peine s’avère pertinente pour la personne condamnée comme pour la société, en ce qu’elle permet de maintenir l’insertion, facteur essentiel de prévention de la récidive.

Pour les mineurs, le TIG ne se substitue pas à une mesure éducative dont le prononcé demeure prioritaire en application de l’ordonnance du 02-02-1945 relative à l’enfance délinquante. 

Les conditions tenant au consentement de la personne

+ Si le prévenu est présent à l’audience, la peine de TIG ne peut être prononcée s’il la refuse.

+ S’il n’est pas présent à l’audience mais représenté par son avocat, cette peine ne peut être prononcée que s’il a fait connaître par écrit son accord.

+ S’il n’est ni présent, ni représenté, et n’a pas fait connaître son accord, cette peine ne peut être prononcée qu’en cas d’application du 2ème alinéa de l’article 131-9 (prononcé de la durée maximum de l’emprisonnement ou du montant maximum de l’amende si le condamné ne respecte pas les obligations ou interdictions résultant de la peine prononcée). Dans ce cas, avant la mise à exécution de la peine de TIG, le JAP informe le condamné de son droit de refuser l’accomplissement d’un travail.

Le condamné étant libre de refuser, et tout travail forcé étant prohibé, le JAP doit apprécier les « possibilités d’aménagement ou de conversion » en application de l’article 131-8 du Code Pénal.

En revanche, quand le condamné a exprimé son consentement au TIG, il ne peut ensuite s’opposer à la mise en œuvre de la mesure sans encourir la mise à exécution de la peine fixée par la juridiction en cas de violation des obligations résultant de la peine prononcée.

La fixation de la peine encourue en cas de violation des obligations ou interdictions du TIG peut également être privilégiée quand le prévenu est présent à l’audience, permettant ainsi de l’informer des conséquences potentielles d’un non-respect, d’assurer l’efficacité de la réponse judiciaire en cas d’inexécution, et d’éviter d’avoir à diligenter de nouvelles poursuites sur ce fondement.

Dès lors, lorsque les faits soumis au tribunal ainsi que les éléments de personnalité recueillis préalablement au jugement paraîtront justifier une peine de TIG malgré l’absence de comparution du prévenu, seront privilégiées les réquisitions tendant au prononcé d’une telle mesure par rapport à celles concluant à un emprisonnement ferme, spécialement pour les jugements contradictoires à signifier, source de courtes peines d’emprisonnement. 

Les conditions liées à la motivation de la peine

Selon le nouvel article 485-1 du Code de Procédure Pénale (CPP), la peine doit être motivée quant aux circonstances de l’infraction et la personnalité de l’auteur.

Le contenu

+Modification de la durée de la peine : de 20 à 120 heures pour une contravention  et de 20 à 400 heures pour un délit

Cette augmentation vise à réduire le décalage qui existe aujourd’hui entre la durée relativement faible de la peine de TIG et la lourdeur de la peine d’emprisonnement encourue pour un délit et d’améliorer ainsi son caractère réparateur au regard de l’infraction commise, de permettre son prononcé pour des faits justifiant une répression plus sévère et renforcer son caractère d’alternative réelle et crédible à une peine d’emprisonnement.

S’agissant des condamnés mineurs, l’excuse de minorité n’est pas applicable (article 20-2 de l’ordonnance de 1945) mais les « travaux doivent être adaptés aux mineurs et présenter un caractère formateur ou de nature à favoriser leur insertion ».

Cependant, cette modification n’a pas pour objectif d’aggraver les peines prononcées à l’égard des mineurs. Le nombre d’heures doit être déterminé en tenant compte du degré de maturité du mineur et de sa capacité à s’inscrire dans un environnement professionnel.

+ La structure d’accueil : personne morale de droit public, personne morale de droit privé chargée d’une mission de service public ou association habilitée.

+ Le condamné est soumis à des mesures de contrôle et en cas de STIG, peut également être soumis à des obligations particulières déterminées par la juridiction de jugement ou par le JAP.

Tout ceci est en corrélation avec la création de l’agence du TIG qui permettra d’enrichir l’offre de TIG et par conséquent le contenu et la diversité des postes disponibles. L’objectif est ainsi d’inciter les juridictions à prononcer des TIG d’une durée de plus de 280 heures là où étaient auparavant prononcées des peines d’emprisonnement. Ainsi, le TIG pourra concerner, grâce au quantum d’heures plus important et à une offre de postes plus conséquente et diversifiée, les personnes ayant commis des faits justifiant une répression accrue, ne s’étant pas présentées à l’audience ou ayant des antécédents judiciaires.

Afin d’assurer la bonne exécution des mesures, une concertation entre l’autorité judiciaire et le SPIP est préconisée pour vérifier la capacité d’absorption par les structures d’accueil.

Le déroulement

Le condamné est suivi par le JAP et le SPIP pendant la durée de la mesure. S’il est mineur, il est suivi par le juge des enfants et par le service territorial éducatif de milieu ouvert. Le condamné est soumis aux prescriptions règlementaires relatives à l’hygiène, au travail de nuit, à la sécurité ainsi qu’au travail des femmes et des jeunes travailleurs. Le TIG peut, pour les condamnés salariés, se cumuler avec la durée légale du travail.

Le délai d’exécution de la mesure

Le délai maximum d’exécution est de 18 mois. La juridiction qui le prononce peut l’assortir de l’exécution provisoire.

Les causes de suspension du délai sont limitativement prévues par la loi :

+ suspension facultative, sur décision du JAP : motif grave médical, professionnel ou social

+ suspension automatique : ­ assignation à résidence sous surveillance électronique (ARSE) (automatique), ­ détention provisoire, ­ exécution d’une peine privative de liberté, ­ accomplissement des obligations du service national

Le TIG peut s’exécuter en même temps qu’une ARSE, qu’un placement à l’extérieur, qu’une semi-liberté ou qu’un placement sous surveillance électronique.

La fin de la mesure

En l’absence d’incident, TIG et STIG prennent fin une fois le travail exécuté, sauf si des obligations complémentaires ont été prévues dans le cadre du STIG, la mesure s’achevant alors à l’issue du délai d’épreuve fixé par la juridiction. Le JAP peut néanmoins mettre fin de manière anticipée au STIG, si le travail a été exécuté.

En cas d’incident dans le cadre du TIG (inexécution du travail dans le délai fixé) : le probationnaire peut être poursuivi ou, si la juridiction de jugement l’a prévu, sanctionné par le JAP, avec mise à exécution de la peine fixée par la juridiction de jugement.

En cas d’incident dans le cadre du STIG (inexécution du travail, non-respect des obligations ou nouvelle condamnation) : le JAP peut révoquer totalement ou partiellement la mesure et au besoin, incarcérer le probationnaire immédiatement. Cette révocation peut également être prononcée par la juridiction de jugement en cas de nouvelle condamnation.

Source : Ministère de la Justice (justice.gouv.fr)

« Corbacabana » ou le quotidien d’un écrivain public en prison

« Corbacabana » ou le quotidien d’un écrivain public en prison

Un livre pour entrer dans le quotidien des détenus

Ce qui se déroule derrière les murs d’une prison demeure, pour la plupart d’entre nous, mal connu, voire fantasmé.

Le livre écrit par Jean Desfonds arrive donc à point nommé puisque les derniers chiffres communiqués par l’Administration pénitentiaire témoignent de la surpopulation carcérale : MESURE MENSUELLE DE L’INCARCERATION au 1er octobre 2018.

Essentiel est donc de savoir qui vit et travaille derrière les murs des prisons françaises.

Aussi, passionnant est ce témoignage d’un des écrivains public intervenant en centre pénitentiaire. Il bouleverse l’angle de vue sur les personnes détenues car, avec lui, c’est rencontrer l’humain plutôt que le délinquant ou le criminel.

Au travers de 57 portraits, ce témoignage enraciné dans l’expérience des prisons lyonnaises nous donne à entendre le bouillonnement des voix et des appels qui résonnent derrière les grilles. Il faut savoir qu’au 1er octobre 2018, la maison d’arrêt de Lyon-Corbas prévue pour 688 personnes détenues accueillait en fait autour de 850 personnes (*).

N’hésitez pas à lire quelques bonnes feuilles de l’ouvrage en cliquant sur « Lire un extrait » (colonne de gauche)…

D’un enfer à l’autre

Pas besoin d’être un féru d’histoire pour se douter qu’un Kosovar de trente ans n’a pas pu vivre une enfance et une jeunesse paisibles.

L’éclatement de la Yougoslavie a été marqué, pour ce petit coin de terre, par la guerre, des violences inouïes, des frappes aériennes, des massacres, des exodes et des administrations successives où l’on peine à se retrouver :

J’ai appris « je, tu, il » avec les Français ! m’explique Dijan.

Il n’a guère été au-delà dans son apprentissage d’une langue qu’il parle péniblement, d’autant qu’à 9 h 45, il vient tout juste d’être réveillé par le surveillant qui l’a incité à venir me voir.

Ces levers tardifs ne doivent pas tout à la paresse.

Les détenus sont souvent tenus en éveil par la télévision – auxiliaire pratique des surveillants pour faire régner le calme ! – et l’angoisse propre à ceux qui ressassent indéfiniment leurs problèmes insolubles et leur situation sans issue immédiate, qui se débattent avec leurs souvenirs, qui pensent à ceux qu’ils ont laissés « dehors », qui sont stressés par les cris, les bruits quasi incessants de la prison.

L’absence d’exercice physique au long de la journée ne facilite pas non plus le sommeil.

S’ils finissent par s’endormir sur le matin – parfois aidés par quelque somnifère prodigué par un médecin compatissant – ils peuvent avoir quelque peine à émerger pour les rendez-vous de la journée…

Le conseiller pénitentiaire qui a reçu Dijan au quartier arrivants m’a demandé de passer le voir pour lui faire « une rafale de courriers » !

Dijan est arrivé en France en 2012. Il a vécu longtemps à la rue avant de se retrouver dans un foyer à Saint-Étienne.

J’ai pris 9 mois… Vol… me déclare-t-il sobrement.

En sortant progressivement des brumes du sommeil, il retrouve tout ce qu’il doit régler sans tarder :

Il faut écrire à foyer, d’abord.

Nous faisons donc savoir au directeur du foyer où il était logé que Dijan est incarcéré et que sa chambre peut être libérée.

Il faudrait aussi qu’il rassemble les divers papiers de Dijan et les mette de côté, jusqu’à son retour… Les vêtements ? Il peut les donner ou les jeter…

Jean Desfonds, Corbacabana. Écrivain public en prison, Editions du Panthéon, Paris, 2018, 216 pages, 18,90 euros.

 


(*) Le chiffre de 939 donné par la DAP inclut en fait les personnes écrouées hospitalisées à l’UHSI (hôpital de Lyon Sud) et à l’UHSA (hôpital du Vinatier).

L’évolution des peines d’emprisonnement de 2004 à 2016

L’évolution des peines d’emprisonnement de 2004 à 2016

Brève

Selon le Ministère de la justice, le nombre de condamnations prononcées à l’encontre de personnes majeures pour délit a augmenté de 17 % entre 2004 et 2016 .

Pour faire face à cette augmentation, des filières de poursuite simplifiées ont été créées : l’ordonnance pénale et la comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité.

Durant la même période, l’amende est devenue la peine la plus prononcée, au détriment de l’emprisonnement avec sursis simple. L’emprisonnement en tout ou partie ferme reste la troisième peine correctionnelle la plus prononcée, mais le volume d’emprisonnement ferme prononcé par les tribunaux et cours d’appel correctionnels a augmenté de 32 % pour atteindre le volume record de 87 300 années en 2016. Cette augmentation est imputable à hauteur de 22 points à la hausse du nombre de condamnations à une peine d’emprisonnement ferme en tout ou partie, et à hauteur de 10 points à une hausse du quantum ferme moyen.

La hausse du recours à l’emprisonnement va de pair avec une plus grande sélection des auteurs orientés vers une audience correctionnelle classique, à la fois pour des infractions sensiblement plus graves et plus souvent en état de récidive légale. La part des encourus d’emprisonnement supérieurs à 6 ans d’emprisonnement a augmenté. La part de la récidive légale est deux fois plus importante en 2014 qu’en 2004 parmi les condamnés (de 7 à 13 %) et a fortiori parmi les condamnés à de l’emprisonnement ferme (de 16 à 33 %).

Atteignant un peu plus de 8 mois, le quantum moyen d’emprisonnement ferme n’a jamais été aussi élevé qu’en 2016. La part des peines inférieures ou égales à 4 mois a diminué, passant de 60 % en 2007 à 49 % en 2016. Le recours à la peine d’un mois d’emprisonnement ferme est moins fréquent. C’est la part des peines d’emprisonnement ferme comprises entre 4 mois et 1 an qui a le plus progressé, alors que les parts des peines supérieures à deux ans et de celles supérieures à cinq ans sont restées stables.

En 2016, la convocation par officier de police judiciaire est la filière de poursuites qui contribue le plus à des peines d’emprisonnement en tout ou partie ferme (48 %), viennent ensuite les comparutions immédiates (28 %). Entre 2012 et 2016, la comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité est la filière dont la part augmente le plus parmi les peines d’emprisonnement en tout ou partie ferme, passant de 4 à 7 %.

Le volume d’emprisonnement en tout ou partie ferme a progressé de 12 % entre 2014 et 2016 (+ 9 500 années).

L’augmentation du nombre de décisions explique les trois quarts de cette évolution et celle du quantum moyen un quart. Toutes les filières participent à cette croissance.

Source : Infostat Justice n° 156 Décembre 2017 (téléchargeable)

Un condamné va-t-il récidiver ?

Un condamné va-t-il récidiver ?

Telle est la question que beaucoup se pose. Beaucoup répondent « oui » mais plus par peur ou idéologie qu’à partir de faits concrets et de chiffres précis.

Infostat Justice n° 127, avril 2014

Il est donc heureux qu’à la demande même du Ministère de la justice, une étude statistique d’importance ait été menée sur 500.000 condamnés en 2004 par Rémi Josnin, statisticien à la sous-direction de la statistique et des études du Ministère et publiée dans Infostat Justice n° 127, avril 2014 .

En effet une approche statistique de la récidive au sens large permet de dégager quelques constats structurels sur la récidive des personnes condamnées.

Celle-ci a été menée à partir des données du casier judiciaire national, c’est-à-dire que l’analyse des facteurs de récidive a été limitée aux données disponibles au casier judiciaire : âge, sexe, antécédents judiciaires. Les facteurs socio-économiques ou comportementaux (ex : conduites addictives) n’ont donc pas été pris en compte par l’étude.

On constate que le fait de récidiver et la rapidité avec laquelle un condamné va récidiver sont influencés par deux facteurs majeurs : l’âge et la présence d’antécédents judiciaires.

La récidive des personnes condamnées est par ailleurs influencée par la nature de l’infraction qu’elles commettent. La condamnation en récidive sanctionne souvent le même type d’infraction que la condamnation initiale. Il s’agit la plupart du temps d’une condamnation pour vol, recel ou dégradation.

Dès la première année, 14 % des condamnés de 2004 ont récidivé. Ils étaient un quart dans les deux premières années, 45 % avant 2011. Mais il y a une forte différence entre les  » primo-condamnés « , condamnés pour la première fois en 2004, qui sont 32 % à avoir récidivé, et ceux qui avaient déjà des antécédents judiciaires en 2004, recondamnés à 63 %. Le risque de récidive est ainsi très fort pour les personnes déjà condamnées une première fois, surtout dans les premières années.

La nature de l’infraction est par ailleurs déterminante. 40 % des condamnations concernent les infractions routières. Si on exclut les infractions routières, le taux de récidive des condamnés de 2004 est de 38 % — 25 % pour les primo-condamnés, 59 % pour les condamnés avec des antécédents.

Une partie des délinquants répète exactement le même délit : c’est le cas à 82 % des infractions en matière de transports routiers (ne pas respecter la réglementation sur les conditions de travail), ou pour la police des étrangers : 59 % des sans-papiers sont recondamnés dans les huit ans.

Quant aux condamnés pour stupéfiants, ils sont 46 % à être recondamnés pour les mêmes délits. Les auteurs de vol ou recel aggravés (avec effraction, en bande organisée, etc.) sont 44 % et les auteurs de violences volontaires 40 %.

Pour les autres infractions, c’est moins net. Ainsi, 23 % des auteurs de dégradations sont recondamnés pour les mêmes faits, mais 20 % d’entre eux pour des violences volontaires et 17 % pour des vols aggravés.

Il reste que l’âge est un critère déterminant. En effet l’âge auquel est commis le délit  » permet à lui seul de prédire correctement la récidive dans plus de la moitié des cas, loin devant la présence ou non d’antécédents judiciaires « .

Plus le condamné est jeune au moment des faits, plus le risque de récidive dans les huit ans est élevé. Un mineur condamné a 1,5 fois plus de risques de récidiver qu’un 18-25 ans, et 2,2 fois plus qu’un 30-39 ans.

Pour lire l’étude complète, cliquez ici !

Temps passé sous écrou, temps passé en détention en 2014

Temps passé sous écrou, temps passé en détention en 2014

Né le 16 juillet 1950 à Chartres (Eure et Loir), Pierre Victor Tournier est directeur de recherches au CNRS, démographe du champ pénal, affecté au Centre d’histoire sociale du XXe siècle (Université Paris 1 Panthéon Sorbonne) et maître es sciences mathématiques et docteur en démographie, habilité à diriger des recherches (HDR). En ce début d’année 2014, il nous partage ses réflexions sur l’importance qu’il y a à ne pas confondre temps passé sous écrou et temps passé en détention.

Depuis le développement du placement sous surveillance électronique (PSE), on sait qu’il est essentiel de ne pas confondre « population sous écrou » et « population détenue ». Ainsi, au 1er janvier 2013, le nombre de personnes sous écrou était de 76.798 (France entière) : 16.454 prévenus détenus, 50.118 condamnés détenus (soit 66.572 personnes détenues), 9.029 condamnés placés sous surveillance électronique en aménagement de peine (loi du 19 décembre 1997), 624 condamnés placés sous surveillance électronique en fin de peine (loi du 24 novembre 2009) et 573 condamnés en placement à l’extérieur, sans hébergement pénitentiaire. Le taux de placement sous écrou était de 117 pour 100.000 habitants et le taux de détention de 102 pour 100.000 habitants.

1. – Temps passé sous écrou

En 2012, l’administration pénitentiaire avait enregistré 90.962 entrées sous écrou. Au cours de cette année, la population moyenne sous écrou a été de 76.962, ce qui donne un indicateur de la durée moyenne du placement sous écrou de 10,2 mois. En 2001, cet indicateur était de 8,6 mois. Il a donc augmenté de 19 %.

2. – Estimation de l’indicateur de la durée moyenne de détention

En 2012, 23.996 aménagements de peines sous PSE ont été prononcés. La durée moyenne de détention en 2012 est estimée à 12 mois. On notera que la durée moyenne de détention est restée voisine de 8,6 mois de 2001 à 2006, pour ne cesser d’augmenter à partir de 2007. La durée pour 2012 a ainsi augmenté de 40 % par rapport à 2006.

3. – Estimation de l’indicateur de la durée moyenne de détention provisoire

En 2012, 46.656 entrées de prévenus ont été enregistrées par l’administration pénitentiaire. La population moyenne de prévenus en 2012 est de 16.697 et la durée moyenne de détention provisoire en 2012 est de 4,3 mois. On notera que la durée moyenne de détention provisoire a augmenté de 16 % de 2008 à 2012.

Pour aller plus loin, cliquez ici.

Sources :

Pierre V. Tournier

Directeur de recherches au CNRS, Université Paris 1

http://pierre-victortournier.blogsp…

https://twitter.com/PierreVTournier

http://leplus.nouvelobs.com/pierrev…

Ouverture à Lille de la sixième UHSA

Ouverture à Lille de la sixième UHSA

Brève

Après Lyon, Toulouse, Nancy, Orléans et Paris, Lille voit l’ouverture de la sixième UHSA sur le site hospitaliser de Seclin. Elle a été inaugurée le 8 juillet 2013.

Une première unité de 18 lits pour les soins sans consentement a ouvert en juillet 2013 ; une seconde unité ouvrira en septembre puis une troisième à la fin de l’année. A terme, l’UHSA de Seclin comptera 60 places.

En attendant la construction d’une UHSA à Rouen, celle de Lille-Seclin couvrira également les besoins de la Picardie et de la Haute-Normandie.

Afin de permettre une meilleure application de la loi du 5 juillet 2011 sur les hospitalisations sans consentement, une salle d’audience sera construite à proximité de l’UHSA n’exigeant plus le déplacement des personnes détenues au Tribunal de grande instance de Lille.

L’UHSA francilienne Paul Guiraud

L’UHSA francilienne Paul Guiraud

Note rédigée par Vincent Feroldi

Il existe un programme de construction de 17 UHSA à terme sur l’ensemble du territoire français. Une première tranche de 9 est programmée, dont 6 sont aujourd’hui en fonctionnement :

L’UHSA francilienne a vu le jour le 25 avril 2013. Elle est la cinquième unité ouverte en France. Au delà de la mission propre au SMPR de Fresnes qui concerne quelques établissements pénitentiaires seulement du Val de Marne et de Seine Saint Denis, l’UHSA de Paul Guiraud a pour mission d’accueillir des patients mais aussi des patientes, dès l’âge de 16 ans provenant de touts les établissements pénitentiaires d’Ile de France qui représentent son territoire de santé.

Installée sur le site de l’hôpital Paul Guiraud à Villejuif, cet établissement offre une capacité de 60 lits mixtes répartis en trois unités distinctes de 20 lits.

  • Unité 1 : Accueil des hospitalisations sous contrainte : Tableaux aigus, clinique de la crise avec problème de comportements nécessitant des locaux adaptés.
  • Unité 2  : Accueil des hospitalisations avec consentement.
  • Unité 3 : Réservée aux patients en voie de stabilisation dont l’état n’est pas encore compatible avec la détention.

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Ouverture de la quatrième UHSA dans le Loiret

Ouverture de la quatrième UHSA dans le Loiret

Note rédigée par Vincent Feroldi

Cette unité hospitalière spécialement aménagée (UHSA), située à deux pas de l’hôpital psychiatrique Georges-Daumezon, à Fleury-les-Aubrais, accueille des détenus issus de toute la région Centre, mais aussi de l’Yonne et de la Nièvre, souffrant de troubles psychiatriques aigus et qui, jusqu’à présent, ne bénéficiaient pas d’une « prise en charge optimum dans les unités hospitalières ordinaires », précise le docteur François Parrot, responsable de l’UHSA.

« L’objectif est de proposer des soins psychiatriques au plus proche des conditions ordinaires d’hospitalisation », poursuit le médecin en chef. « Au plus proche » car cette unité hospitalière demeure bien une prison.Partout, fenêtres et portes sont dotées de barreaux. Quant aux espaces fumeurs, ils sont équipés d’allume-cigares, uniquement, les briquets et allumettes étant strictement interdits. L’ensemble du bâtiment, lui, est entouré de deux enceintes et placé sous la surveillance de nombreuses caméras et de 29 fonctionnaires de l’administration pénitentiaire.

Pendant toute la durée de leur hospitalisation (« un mois en moyenne », espère le docteur François Parrot), les patients restent sous écrou. Leurs déplacements, tout comme les visites auxquelles ils ont droit, sont soumis à des règles strictes. Des règles strictes qui permettent néanmoins de « garantir, enfin, la même qualité de soins aux détenus que celle prodiguée aux autres patients », a conclu André Renaud, directeur de l’établissement. De soulager une réelle souffrance, inhérente à la condition carcérale, et de contribuer, aussi, à la lutte contre la récidive.

Source : La République du Centre

Prison : école du crime

Prison : école du crime

Note rédigée par Christian Montfalcon

Je viens de lire dans le journal Le Monde ‘Culture et Idées’ de 9 août 2012 l’interview de Monsieur Xavier Lameyre par un excellent journaliste, Franck Johannes. Le titre de l’article qui emprunte à la rumeur persistante et aux propos certainement fondés d’un haut fonctionnaire de la magistrature m’ont conduit à réfléchir tout seul devant mon ordinateur…

Je sais par des amis avertis qui œuvrent dans les maisons d’arrêt que les fonctionnaires de la pénitentiaire sont de mieux en mieux formés, que leur recrutement est de plus en plus soigné, que leur travail parfois risqué ou ingrat, toujours difficile, mérite considération, que leur conscience professionnelle les conduit largement à être beaucoup plus que des gardiens ou des surveillants.

Je sais aussi qu’en France les prisons débordent, que la criminalité augmente, que les détenus ne sont pas tous des simples délinquants, que la vie des prisonniers condamnés à de longues ou de très longues peines est une épreuve humaine redoutable, que les magistrats font de leur mieux pour calibrer leur jugement et le rendre équitable, que les associations en faveur des détenus et les visiteurs de prison s’emploient à aider ceux et celles qui « purgent » une longue peine.

Je sais qu’en prison, des détenus travaillent, que certains détenus se forment, apprennent un métier, qu’un nombre important bénéficient de cours donnés par des enseignants de l’Education nationale, des étudiants ou des retraités, que tous sont invités à se préparer à une vie civique renouvelée.

Oui, je sais tout cela et j’imagine tout le reste !

Mais puisque la prison est une « école du crime », pourquoi ne pas en faire vraiment une « école de citoyenneté » pour ceux et celles des détenus qui le désireraient ?

Cela supposerait peut-être que l’on développe l’envoi « des instituteurs » pour ce nouveau type « d’institutions », remplaçant progressivement les anciennes écoles du crime.

D’autres que moi ont certainement pensé et réfléchi à cette mutation. Ils ont peut-être échoué. Ils se sont peut-être heurtés à des difficultés énormes

  • qui tiennent à la maladie, à la perversité, à l’abime insondable des consciences et à beaucoup d’autres causes.
  • qui tiennent au manque de crédit de l’Etat et de la nation
  • qui tiennent au poids de l’histoire et des mentalités qui n’évoluent que lentement,
  • qui tiennent à la lourdeur administrative
  • qui tiennent à la peur engendrée par une hantise sécuritaire.

Qu’est ce qu’apporte ma maigre page d’écriture ?

Un squelette utopique ?

Je le redoute… mais je l’avoue j’aimerai simplement que ce souci des prisons devienne un « souci populaire », non pas seulement de chaque citoyen mais aussi des fondations, des associations, des différents corps intermédiaires, des élus locaux.

Je voudrais que les prisons ne soient plus une « école du crime »

Les prisons ne sont pas que l’affaire de l’Etat mais de toute la nation.

Ouverture et inauguration de l’UHSA de Nancy

Ouverture et inauguration de l’UHSA de Nancy

Note rédigée par Vincent Feroldi

Les UHSA accueillent exclusivement des personnes détenues des deux sexes souffrant de troubles psychiatriques et nécessitant une hospitalisation, avec ou sans consentement. Elles ne prennent pas en charge des malades dont l’hospitalisation relève d’un motif exclusivement somatique.

Les UHSA accueillent, en outre, des personnes détenues mineures, par exception au principe pénitentiaire de séparation des détenus majeurs et mineurs. L’hospitalisation d’un mineur au sein d’une UHSA nécessite l’adaptation du projet médical, pour qu’il puisse bénéficier –- d’un enseignement ou d’une formation professionnelle.

Le premier UHSA a ouvert en mai 2010 à Lyon, dans l’enceinte de l’hôpital de Bron-Vinatier. Il possède trois unités de soins de 20 lits et accueillait début février 2012 un peu moins de soixante patients, hommes et femmes.

Le deuxième UHSA, de 40 lits, a été ouvert en janvier 2012 à Toulouse.

Le troisième UHSA, de 40 lits aussi, vient d’ouvrir à Nancy-Laxou, dans le Centre Psychothérapique de Nancy. Il a été réalisé par l’Agence de l’architecte Victor Castro.

Cet architecte colombien, né à Bogota, a déjà fait des réalisations au service de la psychiatrie, comme l’UMD (Unité pour malades difficiles) de Villejuif (Val-de-Marne). Dans ce genre de travail, il souhaite faire des programmes humanistes  » capable de traduire ’Murs et barrières’ à des niveaux qui incitent à la vie, avec une sécurité efficace mais discrète ». C’est ce que révèle un article publié en 2006 : Victor Castro, un architecte colombien ’interne’, en France et en psychiatrie.

L’UHSA fonctionnant comme un lieu carcéral et un établissement psychiatrique, « la conjugaison de ces deux fonctions représentait un défi architectural majeur » pour Victor Castro. De fait, le bâtiment n’arbore ni surface plane, ni symétrie. Un bâtiment exemplaire pour ses formes et ses couleurs qui génèrent une ambiance assez inhabituelle dans ce type de lieu et offre une image rassurante : « Mon but était de m’éloigner de l’univers carcéral tout en prenant en compte les contraintes liées à l’utilisation du bâtiment ».

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