Catégorie : Actualité de la Fondation

Prix de mémoire 2025 en « Culture et santé »

Le 24 novembre 2025, le Comité exécutif de la Fondation Après-Tout a accordé à l’unanimité à Madame Lama Basbous le prix de mémoire du Master 2 « Culture et santé – Université Jean Moulin Lyon 3 » portant sur « Ce que manger peut dire – Pratiques, subjectivités et libertés en santé publique ».

Le docteur Lama Basbous est formatrice et consultante « alimentation et santé environnement » depuis 2023. Elle est également directrice générale et fondatrice de RIPAÏ (Réseau Inter Partenarial pour des Alimentations Intelligentes). Depuis 2004, elle est coresponsable du RIS (Réseaux d’Idées sur la Santé) dont le but est de proposer, dans une approche interdisciplinaire en sciences humaines et sociales, un espace de présentation de travaux de recherche, d’échanges et de réflexions pour les jeunes chercheurs et chercheuses des Universités de Lyon et au-delà.

Dans son mémoire, Lama Basbous s’appuie sur les échanges qu’elle a eus avec des patients et des professionnels de santé à l’hôpital Edouard Herriot à Lyon et a constaté que la « liberté » de faire des choix alimentaires est parfois vécue comme une contrainte.

Elle écrit : « Les recommandations de santé publique suscitent des réactions parfois négatives et des débats éthiques autour d’une possible et inquiétante limitation du choix, de la liberté, ou de l’autonomie des sujets. Cette tension est particulièrement visible dans les politiques et les dispositifs visant à influencer les comportements alimentaires à des fins de prévention ou de promotion de la santé, tout en cherchant à préserver l’idée tentante que l’individu doit rester maître de lui-même. Mais en quel(s) sens peut-on parler de liberté alimentaire ? »

D’où ce questionnement sur les arbitrages entre libertés individuelles et santé de la population : sont-ils au cœur des préoccupations éthiques ? Ainsi, la question de l’autonomie renvoie à la possibilité du sujet d’agir rationnellement en accord avec ses désirs. Mais pour qu’un choix soit véritablement autonome, il doit être suffisamment éclairé. Les débats sur l’étiquetage nutritionnel se situent souvent dans ce cadre.
L’action de manger interroge les approches éthiques centrées sur la liberté de choix en santé publique. L’alimentation inscrit dans un tissu de relations et un maillage territorial. Il y a un refus de l’anthropocentrisme.

Voilà pourquoi trois points principaux sont à retenir pour Lama Basbous :

  • Questionner nos schémas de pensée à partir de l’alimentation pour dépasser le dualisme corps/esprit.
  • Si le corps et l’esprit ne sont pas séparés, la connaissance ne se fait pas à distance.
  • Repenser la place de l’humain dans le réseau des vivants.

Ce mémoire plaide au fond pour une véritable interdisciplinarité à un moment où même la philosophie tend à se fragmenter (épistémologie, métaphysique, philosophie morale, éthique), alors que tout est profondément intriqué.

Prix de mémoire 2025 en « Médecine et philosophie »

Le 24 novembre 2025, le Comité exécutif de la Fondation Après-Tout a accordé à l’unanimité à Madame Amélie Weyland le prix de mémoire du Diplôme universitaire « Médecine et philosophie – Université Jean Moulin Lyon 3 » portant sur « De l’apport du concept d’injustice épistémique herméneutique à la relation médecin-patient en médecine gériatrique ».

Amélie Weyland est interne en 3ème année de gériatrie. Elle espère faire de cette discipline le choix de sa spécialité ultérieurement.

Elle présente pour les internautes sa recherche :

« Mon internat de gériatrie m’a amenée à me questionner sur les représentations sociales et médicales que nous nous faisons des patients très âgés que nous prenons en charge.

Sensible à des manifestations d’âgisme à l’hôpital comme en-dehors, je m’interroge sur les répercussions sociales et médicales de ce phénomène chez mes patients. En particulier, je constate que les défis engendrés par les pertes fonctionnelles et parfois l’installation d’une dépendance physique ou psychique tendent à invisibiliser le vécu des patients qui se réfèrent à leurs proches ou à leurs soignants dans leurs prises de décisions. L’évaluation de la légitimité du discours des patients atteints de troubles cognitifs est un défi important d’un point de vue médical, dont la justesse est indispensable pour équilibrer protection des majeurs vulnérables et respect de l’autonomie. Cependant, ce défi d’appréciation de la légitimité du discours des patients âgés dépasse le cadre des déficits cognitifs.

J’ai donc choisi de réaliser un Diplôme universitaire de philosophie en santé pour questionner notre compréhension du vécu des patients très âgés. J’ai exploré le concept d’injustice épistémique forgé en 2007 par Miranda Fricker qui décrit les injustices liées à un manque de crédit accordé au discours d’une personne sur la base de stéréotypes liés à l’identité de la personne qui s’exprime.

Ces injustices peuvent se décliner sur deux modes, parfois associés :

  • des injustices testimoniales, où le témoignage d’une personne est mis de côté du fait des préjugés que l’on entretient à son égard,
  • et des injustices herméneutiques. Celles-ci sont plus diffuses, plus sociétales, et correspondent à un manque global de ressources langagières et conceptuelles, dans une société donnée, pour entendre et prendre en compte le vécu propre d’un groupe de personnes discriminées.

Mon travail de mémoire a consisté à traverser les grands types d’injustices épistémiques herméneutiques retrouvés dans la littérature et à confronter la situation d’âgisme que connait notre pays. J’ai cherché à montrer que l’ensemble des patients très âgés étaient à risque de subir de telles injustices et souligné quelques pistes pour que notre système de santé aille vers davantage de justice épistémique.

Ce premier travail m’a aidée à poser les bases conceptuelles de ma thèse d’exercice en médecine, qui portera sur les injustices épistémiques testimoniales envers les patients très âgés ».

Découvrez la Lettre 2025

Rendez-vous annuel pour les amis de la Fondation Après-Tout, la publication de La Lettre 2025 a été faite en octobre dernier.

Editorial du Président du Comité exécutif, présentation des finances 2024, échos du dynamisme de la Fondation tout au long de l’année 2025, vous sont proposés.

Prenez le temps de lire tous les articles dans leur intégralité en cliquant ici : La Lettre n° 13

De nouvelles procédures pour l’attribution des bourses

Lors de son Comité exécutif du 24 septembre 2024, la Fondation Après-Tout a adopté un nouvau règlement pour l’attribution des bourses de formation continue, de reconversion et de perfectionnement au bénéfice des professionnels des secteurs de la santé, du social, du judicaire et du pénitentiaire.

Ce nouveau règlement et les nouveaux formulaires de dossier à déposer sont en ligne depuis le 8 octobre 2025.

Concertina 2025 a mis les festivaliers en appétit !

Du 26 au 29 juin 2025 se sont tenues à Dieulefit (Drôme) les 5èmes Rencontres estivales CONCERTINA autour des enfermements sur le thème« APPETITS » avec une cinquantaine de rendez-vous et une Journée interprofessionnelle art, culture, enfermements Justice-Santé-Social.

Venus non seulement de tout la région de Dieulefit mais aussi de toute la France et même de l’étranger, les Festivaliers ont pu vivre des controverses, écouter des conférences, participer à des grands entretiens, visiter des expositions, débattre à l’issue de passionnantes tables-rondes et se rencontrer pour partager leurs propres expériences.

La conférence inaugurale passionnante sur : « Prendre soin, un horizon politique » fut donnée par Pinar Selek, sociologue franco-turque et présidente de cette 5ème édition de Concertina. Ses travaux sur la diaspora politique kurde lui ont valu une arrestation en 1998 et des interrogatoires menés sous la torture. Elle est toujours sous la menace d’une condamnation à perpétuité en Turquie. Elle enseigne à l’Université Côte d’Azur de Nice.

Beaucoup d’émotion a jailli lors du grand entretien avec Corentin Blanchard, engagé aujourd’hui dans la prévention de la délinquance, de la récidive et des phénomènes de rixes avec son association Rêve2Loup que vous pouvez découvrir à travers deux vidéos et cet écho de l’une de ces interventions en août 2024.

Lors d’une table-ronde intitulée : « Syndicats pénitentiaires : la toute-puissance ? », Philippe Pottier, ancien directeur de l’Ecole nationale de l’administration pénitentiaire (ENAP), Jean-Charles Froment, universitaire, et Alexandre Bouquet, directeur du centre pénitentiaire d’Avignon-le-Pontet et secrétaire national du syndicat national des dirrecteurs pénitentiaires ( SNDP- CFDT), ont partagé leurs expériences et fait apparaître combien il était difficile de faire évoluer les institutions tant pénitentiaires que syndicales dans un monde fracturé et sous la pression des partis politiques, de l’opinion publique et des politiques gouvernementales où le sécuritaire prend une place de plus en plus importante, au détriment des personnes, qu’elles soient agents pénitentiaires ou personnes détenues.

Ces riches débats avaient été précédés d’une Journée interprofessionnelle sur le thème : « Droits culturels et lieux d’enfermement : une utopie ? ». Elle réunissait une trentaine de participants venus de différentes régions et intervenant dans des lieux aussi divers qu’EHPAD, direction de la Protection judiciaire de la jeunesse, SPIP, maison d’arrêt, université, compagnie théâtrale, association, hôpital… Ce temps de partage des pratiques professionnelles permit aux uns et aux autres de grandir dans une attention aux droits des personnes démunies et en situation d’enferment et dans la découverte de pratiques professionnelles innovantes dans un contexte de restriction des budgets.

Cette 5ème édition était soutenue par la Fondation Après-Tout.

Droits culturels et lieux d’enfermement, une utopie ?

Avec le soutien de la Fondation Après-Tout, Concertina organise les jeudi 26 juin et vendredi 27 juin 2025, à Dieulefit (Drôme), une journée interprofessionnelle « Art, culture, enfermements » à destination des artistes et des acteurs des institutions qui les sollicitent habituellement.

Les droits culturels, inscrits dans la loi depuis une dizaine d’années, bousculent une certaine appréhension de la culture. Et notamment les principes de démocratisation culturelle puis de démocratie culturelle jusque-là mis en œuvre.

Les porteurs de projets, tout en se saississant des droits culturels, ont tâtonné et tâtonnent encore. Construire des projets culturels, esthétiques, voire artistiques avec et pour des participant(e)s que lon découvre et rencontre seulement durant le temps du projet, place haut la barre.

Que dire, comment faire, quand les participant(e)s résident, de surcroît, dans des lieux d’enfermement : établissements pénitentiaires, institutions psychiatriques, établissements pour mineurs et centres éducatifs fermés ou encore EHPAD, hôpitaux… ?

Comment, au sein d’institutions ou d’établissements contraints, entend-on les droits culturels ? Comment les faire émerger ? À quelles conditions un projet peut-il faire valoir et faire vivre les droits culturels de la personne ?

Voilà toute une série de questions auxquelles cette journée interprofessionnelle va essayer d’apporter des éclairages.

Pour connaître le programme et s’inscrire, cliquez ici !

Quand la Fondation se retrouve à la Préfecture de la région Auvergne-Rhône-Alpes…

Le jeudi 19 décembre 2024, s’est déroulée dans le salon Bonnefoy de la Préfecture la cérémonie de remise des diplômes d’université « Religion, liberté religieuse et laïcité » et des certificats « Connaissance de la laïcité ».

Certificats et diplômes sont préparés depuis une dizaine d’année au sein de la Faculté de droit de l’Université Lyon 3 et de la Faculté de Théologie de l’Université catholique de Lyon, en partenariat avec l’Institut français de civilisation musulmane de Lyon. Y participent non seulement des agents des collectivités locales ou de l’administration, mais encore des responsables associatifs, des imams, des prêtres, des aumôniers de prison et d’hôpitaux…

En présence de Mme Emmanuelle Darmon, directrice de cabinet représentant Mme Fabienne Buccio, préfète de la région Auvergne-Rhône-Alpes, préfète du Rhône, étaient rassemblés tous les lauréats de la promotion 2024, accompagnés de leurs familles et de leurs formateurs et enseignants.

Au cours de la cérémonie, Mr Vincent Feroldi, président du Comité exécutif de la Fondation, et Mme Marie-Antoinette Piens, fondatrice, ont remis à Mme Blandine Vrel, aumônier catholique au Centre Hospitalier Lyon-Sud depuis 2021, le prix de mémoire 2024 pour son travail qui portait sur « Soigner et cultiver le partenariat aumôniers-soignants au service de l’accompagnement spirituel de la personne hospitalisée » et qui a déjà été présenté sur le site de la Fondation :

Avec l’association Possible, la Communauté nationale des acteurs Justice/Prison se retrouve à Lyon

Soutenues par la Fondation de France et la Fondation Après-Tout, quatre-vingt personnes venues de toute la France se sont retrouvées à Lyon le mercredi 27 novembre à l’invitation de l’association Possible pour participer à « Coop’Ins », journée de rencontre et d’échange au service de l’inclusion des personnes placées sous main de justice.

Après le mot d’ouverture de Sophie Muracciole, première vice-présidente chargée de l’application des peines au tribunal judiciaire de Lyon, diverses tables-rondes et témoignages ont rythmé la journée sur les thèmes suivants :

  • La coopération entre l’Administration pénitentiaire et les associations dans la préparation à la sortie
  • La politique partenariale entre l’Administration pénitentiaire et les structures de l’économie sociale et solidaire
  • La coopération entre l’institution judiciaire et les associations dans la prévention de la délinquance et de la récidive
  • Le monde de la recherche au service de l’inclusion professionnelle des personnes détenues.

La Communauté nationale des acteurs Justice/Prison compte aujourd’hui trente-quatre membres. Elle est un lieu dynamique favorisant les échanges d’expériences. Cela est d’autant plus important qu’il y a aujourd’hui une obligation de travailler ensemble au service d’un bien commun. Associations et acteurs de terrain sont au plus près de la réalité du quotidien et font preuve d’un vrai savoir-faire, d’une compétence de plus en plus fine et d’une confiance partagée. 

Un exemple parmi d’autres : LES BEAUX METS à Marseille qui témoigne du partenariat entre une petite association dynamique et une grosse institution régalienne. En effet, au sein de la prison des Baumettes, à deux pas de la Calanque de Morgiou, l’ancien quartier des femmes a été transformé pour accueillir un restaurant. La cuisine, ouverte sur une salle de 42 couverts, est un véritable outil de travail pour les personnes détenues, ayant encore moins de deux ans de peine à accomplir, et symbolise cette transition vers l’extérieur. Aux manettes, la Cheffe de cuisine Sandrine Sollier et sa brigade concoctent tous les midis, du lundi au vendredi, des plats de choix préparés avec des produits frais, de saison et locaux.

Un autre exemple est celui d’ART-EXPRIM en milieu carcéral et qui veut favoriser l’expression des personnes détenues pour s’intégrer dans un processus global de réinsertion. Menés par des artistes professionnel.le.s désireux.ses de développer un travail en milieu carcéral, les projets d’art-exprim visent à la fois à répondre au besoin identifié par les services de probations et à nourrir l’échange et la transmission de savoirs entre artistes et personnes placées sous-main de justice. Depuis 2021, l’association a pu proposer aux personnes placées sous-main de justice des ateliers de pratiques artistiques autour de la peinture, du dessin, de la maquette, du modelage. Art-Exprim a également réalisé plusieurs fresques.

Christian Montfalcon (1928-2023)

Le vendredi 8 décembre 2023 après-midi, notre ami Christian Montfalcon est décédé. Coïncidence heureuse, il est parti le jour de la Fête des lumières, une date chère à tous les Lyonnais, mais qui faisait aussi intimement sens pour lui.

Né à Saint-Cyr-au-Mont-d’Or (Rhône) en 1928, Christian Montfalcon était prêtre et fut à ce titre l’un des initiateurs d’une présence active des chrétiens dans le monde de la santé.

C’est à son initiative que fut créée, en 2008, avec quatre femmes et hommes de la région lyonnaise, la Fondation Après-Tout, qu’il voulut dès l’origine exclusivement laïque et constituée autour de femmes et de hommes de toutes convictions. Tous les membres fondateurs d’Après-Tout exerçaient leurs activités dans les milieux de la santé ou du pénitentiaire et ils avaient unanimement conscience du nécessaire accompagnement des professionnels au service de l’humain, ceux à qui la Nation a délégué le soin de prendre en charge les plus vulnérables d’entre nous.

Homme de grande culture, écrivain spirituel hors pair, chantre de la laïcité et d’une foi incarnée, Christian Montfalcon était aussi un homme du terroir, heureux d’aller chasser en Dombes avec ses amis. Jusqu’aux derniers jours, il se préoccupa de la vie et de l’avenir de la Fondation Après-Tout.

Ses funérailles ont eu lieu le samedi 16 décembre 2023 à 10h en l’église de son baptême, à Saint-Cyr-au-Mont-d’Or (Rhône).

Christian Montfalcon avait été promu au grade de chevalier de l’Ordre national du Mérite le 10 novembre 1998.

A l’automne 2024, selon ses dernières volontés, un site web sera mis en ligne et dédié à ses nombreux écrits.

La Fondation Après-Tout réfléchit à l’hommage prochain qu’elle rendra à Christian Montfalcon à qui elle doit tant.

Faire un don

Pour soutenir la mission de la Fondation, chaque don est essentiel

Déposer un dossier

Professionnels au service de l’humain, déposez votre demande d'aide

Fondation de France

La Fondation Après-Tout est placée sous l'égide de la Fondation de France